Esclavage et pratiques assimilées au Mali : la CNDH et le CapDH plaident pour l’adoption d’une loi répressive
La CNDH et le CapDH en partenariat avec l’Ecole de Matien de la Paix Aly Bondé Bèye (EMP ABB) ont organisé, le mardi 03 mai 2022, un important atelier sur la protection des droits humains. L’objectif de cet atelier est de donner à l’être l’humain sa dignité toute sa dignité à travers la lutte contre les pratiques dégradantes. La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par Aguibou Bouaré, président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). C’était en présence des représentants du Centre d’Appui pour la Promotion des Droits Humains ( Cap DH).
Le directeur général de l’EMP ABB s’est réjoui de l’organisation de cet atelier et a félicité les initiateurs pour leur combat qu’il a jugé noble. « Nous sommes, nous école de maintien de la paix, des défenseurs et promoteurs des droits humains à travers des cours et des sessions de renforcement de capacités que nous conduissons au Mali ou sur le continent… Les droits de l’homme constituent un module transversal pour toutes nos sessions de formation » a-t-il souligné. Avant de déplorer le fait que l’esclave et les pratiques assimilées aient pris de l’ampleur, ces dernières années, dans certaines contrées du Mali, alors que l’article 2 de la constitution malienne du 25 février 1992 dispose que « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée »
Le président de la CNDH a, quant à lui, fait savoir que « la région de Kayes est l’épicentre de la Pratique de l’esclavage par ascendance, sur fond de violences souvent graves, partique que l’on croyait evolue, mais helas. »
Cette situation d’atteinte aux droits de l’homme au Mali est exacerbée par l’absence d’une loi spécifique reprimant l’esclavage par ascendance et pratiques assimilées. Mais le gouvernement, à travers des circulaires du ministère de la Justice, tente de disuader les auteurs de ces paratiques dégradantes et inhumaines.
Pour le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, l’esclavage et partiques assimilées n’honorent pas le Mali qui, dès 1222 interdisait ces partiques avec la Charte des Chasseurs du Mandé, bien avant la Charte de Kurukan Fuga de 1236.
C’est pourquoi il en appelle a une synergie d’actions entre les acteurs des organisations de la société civile et la CNDH, afin de livrer ce combat noble qui ne saurait être perdu. Aussi, il a lancé un appel aux autorités politiques , religieuses et traditionnelles d’agir pour protéger les victimes des violations et abus des droits de l’homme.
Il s’agissait pour les défenseurs des droits humains, au cours de cet atelier, de fédérer leurs efforts en faveur de la protection des vicimes et témoins dans le cadre de la lutte contre l’esclavage et pratiques assimilées; de renforcer les capacités techniques des participants sur la lutte contre ces fléaux et de faire des propositions d’actions concrètes de plaidoyer en faveur de l’adoption d’une loi protégeant les victimes et témoins et d’une loi criminalisant l’esclavage et pratiques assimilées.
En attentant, la CNDH et le CapDH, grâce à l’appui du Royaume du Danemak à travers le Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FEMOC) entendent jouer leur partition dans la protection des victimes et dans la lutte contre l’esclavage et pratiques assimilées en multipliant ces genres de rencontres.
Sekou Traoré
Serment du Mali