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YAYA BAMBA, PRESIDENT CONSEIL REGIONAL DE SIKASSO: « Notre ambition c’est faire de Sikasso, la région la plus développée et la plus prospère du Mali »

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Le président du Conseil Régional de Sikasso, Yaya Bamba n’est plus à présenter. Son sérieux, sa rigueur et son savoir-faire dans la gestion des programmes structurants de la région lui ont permis d’acquérir la confiance de toutes les populations ou presque de la 3è région où, il est devenu un exemple à suivre. Invité de l’émission « l’Invité » de la Télévision nationale (ORTM) délocalisée à Sikasso dans le cadre des festivités du 62 anniversaire de la création de l’année malienne, Yaya Bamba a saisi l’occasion pour parler des grandes réalisations du conseil régionale et dévoiler ses nouvelles ambitions, lesquelles feront de la région de Sikasso, à ne pas douter, une référence au Mali et dans la sous-région ouest-africaine.

Sécurité, programmes de développement, infrastructures, emploi jeune, coopération transfrontalière et perspectives de la région de Sikasso sont, entre autres, les principales questions qui ont été développées par l’ingénieur géologue, Yaya Bamba au cours de l’émission.

En évoquant la situation sécuritaire qui est d’actualité, laquelle concerne toutes régions, il a indiqué que le Conseil Régional de Sikasso contribue, fortement, à la mobilisation des forces de Défense et de sécurité pour la sécurisation de la région.  Il participe à toutes les réunions sur la sécurisation de la région.  Selon lui, la région de Sikasso n’est pas épargnée par l’insécurité, mais grâce à la vigilance et la mobilisation des FAMA sur l’ensemble de la région, on y constate un relatif calme, même s’il y a encore quelques points chauds. A ses dires, pour ce qui concerne l’aspect sécuritaire dans la région de Sikasso, dans l’ensemble, les populations sont satisfaites de l’intervention des FAMA.

« Les terroristes sont présents dans la région de Sikasso mais ils ont des cibles privilégiées. Contrairement à certaines régions, dans la région de Sikasso, les populations vaquent tranquillement à leurs préoccupations », a indiqué Yaya Bamba.

LE ROLE DU CONSEIL REGIONAL DANS LE DEVELOPPEMENT DE SIKASSO

Aujourd’hui à Sikasso, l’unanimité est faite que c’est le Conseil régional qui est le principal acteur du changement de la physionomie de la ville de Sikasso à travers la réalisation d’infrastructures modernes. C’est le conseil régional qui a sollicité et obtenu la construction des infrastructures routières dans la ville de Sikasso. Il s’agit d’un viaduc, échangeurs multiples, de 10 KM de voirie et 7 KM deux fois deux voies.  Des réalisations qui ont fait de Sikasso est une ville coquette.

« Vous avez vu que Sikasso est aujourd’hui une ville coquette. Nous voulons même dépasser Bamako en matière d’infrastructures routières. Pour ce faire, si tout va bien nous allons poursuivre l’aménagement et la réhabilitation de la ville Sikasso. C’est ma région, je veux tout faire pour la développer. Mon ambition est de faire Sikasso, la région la plus développée et la plus prospère du Mali », a-t-il lancé.

Par ailleurs, le président du conseil régional déplore l’occupation illicite et anarchique des voies réalisées par certaines personnes. Toute chose qui dégrade les infrastructures et met la vie de ces populations en danger.

« Quand on va en ville, c’est le désastre. Toutes les nouvelles voies sont obstruées par les marchands. Nous attendons la loi qui est en train d’être élaborée par rapport à ces comportements pour prendre cette situation en main. Nous devons prendre soin de ces infrastructures qui ont couté chères à l’Etat », rappelle M. Bamba.

En attendant, l’accent est mis sur la sensibilisation des populations. Les chefs de quartier, les leaders de jeunes et de femmes sont impliqués dans cette sensibilisation. Cette méthode pédagogique est déjà en cours. Le préfet de Sikasso rencontre déjà les acteurs concernés sur la question.

DES PROGRAMMES STRUCTURANTS EN COURS DANS LA REGION DE SIKASSO

Les grands programmes en cours dans la région concernent la valorisation des filières lait et pomme de terre. Selon Yaya Bamba, ces filières sont très importantes pour la région de Sikasso. Les 80% de la production de pomme de terre au Mali sont faites dans la région de Sikasso. Aussi, Sikasso est la deuxième région d’élevage au Mali. Vu ces potentialités, le conseil régional est à pied d’œuvre pour trouver des moyens d’accompagnement des faitières lait et pomme de terre. Aujourd’hui, un partenaire de taille, la coopération suisse finance constamment les deux filières à Sikasso depuis 2017.

Grâce à ce programme, aujourd’hui la production de la pomme de terre a augmenté. En 2017, au début du programme, Sikasso était à 100 000 tonnes. De nos jours, la production de la pomme de terre dépasse 400 000 tonnes, soit 80% de la production nationale.

La production du lait a, elle aussi, connu une augmentation dans la région, toute chose qui a permis de mettre en place une unité industrielle de transformation et de commercialisation du lait. Cette unité, aux dires du président du conseil régional, produit plus de huit dérivés de lait à Sikasso.

A noter que les besoins financiers et techniques des deux filières (lait et pomme de terre) sont pris compte par le Conseil Régional de Sikasso à travers son partenaire historique qu’est la coopération suisse. Pour la consolidation et la pérennisation de ces acquis, le conseil régional encourage les jeunes de la région à s’investir dans la promotion des deux filières cela, à travers le développement et la mise en œuvre des projets jeunes.

Pour Yaya Bamba, l’emploi jeune est une préoccupation nationale et constitue une priorité pour le conseil régional de Sikasso qui est en train d’orienter les jeunes vers l’entreprenariat rural. Il pense que les filières pomme de terre et lait peuvent être valorisées en formant et en insérant des jeunes sur place. Cela permettra de retenir les jeunes en les empêchant d’aller vers les sociétés minières ou d’être pris dans les pièges des terroristes. Bref, l’entreprenariat rural, est un moyen de fixer les jeunes maliens et qui leur permettra de produire et de satisfaire leurs besoins sur place. Il a annoncé que dans les prochains mois, 2500 jeunes seront formés, financés et insérés dans des programmes ruraux dans la région de Sikasso. Une centaine de jeunes sont déjà en formation dans le cadre de la mise en œuvre de ce vaste programme emploi jeune.

LE DESENCLAVEMENT DE LA REGION, LA PRIORITE DES PRIORITES DU CONSEIL REGIONAL

La région de Sikasso est à vocation Silvio-agro-pastorale. Autrement dit, l’agriculture prime à Sikasso. Pour mériter et garder son statut de grenier du Mali, Sikasso doit produire davantage, transporter et commercialiser ses produits. Mais en tant que région très pluvieuse, Sikasso manque criardement d’ouvrages de franchissement, toute chose qui affecte le transport pendant la saison hivernale. « Il est donc impérieux pour nous de faire des ouvrages de franchissement et des pistes pour faire accéder les réseaux de production aux zones de commercialisation et de transformation des produits agricoles. De nombreux aménagements ont été faits dans ce sens dans le cadre du développement des filières lait et pomme de terre », a dit M. Bamba.

LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE SE PORTE BIEN

La coopération transfrontalière est importante pour le développement socioéconomique. La région de Sikasso est en coopération avec 6 régions transfrontalières, soit 4 régions de la Côte-d’Ivoire et deux régions du Burkina-Faso. Des conventions de partenariat ont été signées avec ces régions transfrontalières et des financements ont été acquis pour la réalisation de certaines infrastructures de développement au bénéfice des régions concernées. Cette coopération contribue à la consolidation de la paix et la cohésion sociale au niveau des frontières.

« Aujourd’hui, si on veut la paix, il faut nouer des relations entre nous et ces régions frontalières. Nous avons déjà des problèmes à l’intérieur, il ne faudrait pas qu’on ait des problèmes à l’extérieur. L’un des gros problèmes de la région de Sikasso et ses voisins, c’est le problème foncier. Pour solutionner ce problème foncier les régions, de part et d’autre des frontières, se rencontrent souvent pour proposer des projets fédérateurs entre elles. Des partenaires comme l’UEMOA, la GIZ et la Coopération suisse accompagnent ces projets transfrontaliers », a expliqué Yaya Bamba.

Parmi les infrastructures réalisées dans le cadre de cette coopération transfrontalières, on peut citer, entre autres, la construction d’une piste rurale de 30 km entre Sikasso et la région des Cascades au Burkina-Faso et des forages dont certains sont au Burkina et d’autres au Mali. D’autres ouvrages sont en cours de réalisation. Ces infrastructures sont coréalisées et cogérées par les collectivités transfrontières. Elles contribuent énormément au développement socioéconomique des zones frontalières des pays.

« Avant la réalisation de la piste de 30 km entre Loulouni (Sikasso) et la région des Cascades, les forains, de part et d’autre, faisaient 4 heures de route pour rejoindre leur destination. Maintenant ce ne sont que 15 minutes de route. Cela est une aubaine pour les populations », a laissé entendre le Président du Conseil Régional de Sikasso.

Les perspectives dans le cadre de la coopération transfrontalière dans la région de Sikasso s’annoncent meilleures. A ce jour, 18 projets structurants sont sélectionnés au niveau des frontières du Mali avec le Burkina, la Guinée et la Côte-d’Ivoire. Des projets que des partenaires comme la GIZ, l’UEMOA et la Coopération Suisse promettent de financer.

UN SAVOIR-FAIRE QUI SEDUIT LES PARTENAIRES !

Il faut dire que la rigueur, le sérieux et surtout le savoir-faire du président du Conseil Régional de Sikasso ont permis à la région de gagner la confiance de nombreux partenaires. Sans exagération aucune, on peut dire que  les partenaires se bousculent aux portes du Conseil Régional de Sikasso, pendant que de nombreuses collectivités cherchent, désespérément, des partenaires. Selon M. Bamba, le partenaire historique « qui est permanent, qui ne bouge pas du tout et qui accompagne la région de Sikasso à tout moment, c’est la coopération suisse ». En plus de celle-ci, il y a la Coopération danoise, la coopération allemande à travers la GIZ, l’Union européenne (pour la réalisation d’infrastructures), le Luxembourg (pour la formation professionnelle), etc.  A l’en croire, beaucoup de partenaires accompagnent le Conseil Régional et grâce à leur appuis multiformes, une bonne partie des besoins des populations de Sikasso ont été satisfaits, même si beaucoup reste encore à faire.

Notons que la confiance des partenaires au Conseil Régional de Sikasso s’expliquerait par le sérieux et le savoir-faire des responsables de celui-ci. Un savoir-faire que le Conseil régional de Sikasso entend partager avec les autres collectivités du Mali. « Tous les conseils régionaux du Mali ou presque ont fait un tour ici à Sikasso pour s’enquérir de notre expérience », a révélé M Bamba.

Tout ne semble pas rose au Conseil Régional de Sikasso. Son président déplore l’insuffisance des ressources humaines. Depuis 2009, il n’y a pas eu de concours de recrutement pour les collectivités territoriales. Cette situation pénalise fortement le conseil régional, lequel manque cruellement de ressources humaines. Le président lance un cri de cœur en demandant au département de tutelle à tout faire pour organiser un concours de recrutement des fonctionnaires des collectivités. « Cela nous permettra d’aller plus vite dans le développement de notre collectivité » a-t-il indiqué. Aussi, le nouveau découpage administratif et territorial avec la création de nouvelles régions n’est pas sans conséquences sur la région de Sikasso. Deux nouvelles régions (région de Bougouni et la région de Koutiala) sont issues de la région de Sikasso. Cela créera un manque à gagner en termes financiers pour la région de Sikasso. Le président du conseil régional s’engage à créer des voies et moyens pour combler le vide laissé par le nouveau découpage territorial.

Propos Rassemblés par Aboubacar Berthé

Source : Serment du Mali

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