Lors de mes participations aux différentes marches pacifiques organisées à Dakar au Sénégal en faveur de la démocratie et des libertés en Afrique et plus particulièrement en Guinée et aux Comores, j’avais tenu des discours lors desquels, j’avais eu à déclarer que l’éveil des peuples d’Afrique constituait un mauvais signe pour nos dictateurs car cette prise de conscience citoyenne contribuera à mettre fin à l’arbitraire et aux violences politiques
Les prises de positions des organisations internationales, telles que l’Onu, l’Ua, la Francophonie, la Sadc, l’UE, la CEDEAO et les autres sont déterminantes lorsque ces institutions décident d’assumer leurs responsabilités.
Preuve que les peuples se réveillent et que les positions des instances internationales sont tranchantes, la déclaration solennelle prononcée ce jour par le président Ouattara qui, pour ramener le calme et sérénité dans son pays, a renoncé à briguer un troisième mandat ou encore celle du Professeur Alpha Conde qui, pour éviter à son pays des morts et des troubles plus graves et meurtriers, a annulé les consultations initialement prévues le 1er mars dernier. Cette prise de conscience de nos dirigeants est salutaire et est conforme aux déclarations des Nations unies qui appellent les dirigeants politiques de nos pays à écouter les cris de désespoir de leurs peuples. Effectivement, il est impensable qu’en 2020 des dirigeants puissent privilégier leurs ambitions personnelles au détriment des revendications de leurs peuples qui sont légitimement inquiets des injustices et de l’état de pauvreté dans nos sociétés. Je rends un vibrant hommage au peuple de la Guinée pour son combat pour la démocratie en Afrique et à la classe politique Ivoirienne pour sa sagesse. Les exemples de transition politique apaisée et démocratique en Afrique se multiplient et c’est une très bonne chose. Seul un climat politique pacifié contribuera à instaurer en Afrique un environnement propice pour un développement économique durable et inclusif. Cela m’emmène à rappeler le titre de mon premier roman « Les Comores, le pari de l’avenir » et citer une nouvelle fois « là où il y a des vagues, il y a le rivage ».
Oui, la Nation comorienne n’est pas morte. Elle a de l’avenir. Ensemble, à notre tour, comme nos frères et sœurs de l’Afrique, nous devons et nous allons prendre notre destin en main. Personne n’a le droit de s’approprier notre destin et notre avenir.
Il est temps que les acteurs politiques comoriens et de la société civile, jeunes et moins jeunes s’engagent tous ensemble, en rang serré, pour écrire une autre page plus prometteuse, plus réjouissante pour notre beau pays, les Comores. Il y va de la responsabilité de chacun. Ce sursaut de conscience, nous le devons à notre jeunesse, à nos parents et à ceux qui nous ont légué ce pays qui fussent solidaires et fraternels.
Oui, les Comores, j’y crois..
Par Larifou SAID, homme politique comorien, militant des droits de l’Homme.
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