Saïd Larifou, nouvel avocat de Sonko : “ Nous veillerons à ce que notre client ne soit pas la victime d’un complot judiciaire ”
L’opposant sénégalais, Ousmane SONKO, qui doit être jugé le 30 mars pour diffamation, a renforcé son équipe d’avocats en faisant appel à l’avocat franco-comorien, Saïd LARIFOU, anciennement inscrit à Saint Pierre de la Réunion et au Barreau de Paris, actuellement inscrit au Barreau de Moroni aux Comores, il a représenté l’Etat Comorien dans le procès contre Bob DENARD.
Pour assurer sa défense lors de ce procès de ‘’tous les risques’’, l’opposant sénégalais a fait appel à des compétences avérées sur le plan international en la matière. Il s’agit du français, Juan Branco, connu pour son soutien aux gilets jaunes en France ; le Burkinabé Guy Hervé KAM, et le Franco-Comorien, Saïd LARIFOU.
Ce sont les trois avocats sur lesquels Ousmane Sonko mise pour booster sa défense dans le procès qui l’oppose, ce jeudi 30 mars, au ministre Mame Mbaye Niang.
Qui dit nouveaux avocats, dit nouvelle stratégie. Et celle-ci est claire pour Saïd Larifou : davantage internationaliser le dossier.
«Ce dossier dépasse le cadre du Sénégal et il nous faut déplacer le débat judiciaire. On parle de gens tués pour des raisons de politiques», indique-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique, faisant référence aux morts enregistrés lors des manifestations de mars 2021. Pour lui, les morts enregistrées lors des manifestations de mars 2021 et 2023 sont liées à des raisons politiques.
Les avocats de Sonko envisagent «un signalement» au bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale, «probablement avant le 30 mars », et « examinent avec sérieux la possibilité de déposer » une saisine au niveau de la Cour de justice de la CEDEAO.
« Je ne compte pas venir sur place pour révolutionner la justice sénégalaise», assure Me Saïd Larifou.
«Je souhaite juste que cette justice soit exemplaire, à l’abri de toute forme de suspicion. Le Sénégal a des engagements internationaux qu’il se doit de respecter ; nous veillerons à ce que notre client ne soit pas la victime d’un complot judiciaire. », a-t-il déclaré.
Pour rappel, le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang poursuit Ousmane Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) pour sa gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes.
Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. Ousmane Sonko risque donc d’être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024, s’il est condamné.
L’audience est prévue ce jeudi 30 mars au Tribunal correctionnel de Dakar.
Avocat, diplômé à l’Université de Paris Panthéon Sorbonne, Me Saïd LARIFOU est fervent militant des droits de l’homme, avocat inscrit au Barreau de Moroni aux Comores, il a représenté l’Etat comorien dans le procès contre le célèbre mercenaire français Bob DENARD a la Cour d’assises de Paris dans l’affaire de l’assassinat Président Ahmed Abdallah et la destitution suivie de la déportation du Président Dhohar . Il a aussi défendu la famille du jeune rappeur tué à Marseille par les colleurs d’affiches du Front National (FN).
Par ailleurs, Me Saïd LARIFOU est le président du parti politique, le Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie (RIDJA), Président de Waraba Afrique (ONG Panafricaine), fondateur de l’ONG Avocats Pour l’Afrique.
En sa qualité de Président de Waraba Afrique il avait pris part à un meeting à Bamako en septembre dernier (2020) à l’occasion du 60è anniversaire de l’indépendance du Mali pour parler de la nouvelle vision du panafricanisme.
Par Abdoulaye OUATTARA