Enquête « Mali-mètre » : 9 sur 10 Maliens seraient satisfaits de la gestion de la transition
#Mali-Mètre#
« Mali-Mètre » est un instrument d’analyse socio-politique qui a pour but, non seulement, de recueillir les perceptions et les opinions politiques des Maliennes et des Maliens, mais aussi de les porter à la connaissance des décideurs politiques.
La collecte de données de la présente édition de Mali-Mètre s’est déroulée du 11 au 23 février 2023. L’échantillonnage est basé sur la méthode des quotas avec la prise en compte des caractéristiques démographiques comme le sexe, l’âge et le niveau d’instruction. L’échantillon est de 2295 personnes de 18 ans et plus réparties entre le District de Bamako et 10 capitales régionales.
Cette édition n’a pas dérogé à la tradition des thématiques des enquêtes antérieures.
Mali-Mètre 2023 aborde les principales thématiques de l’actualité sociopolitique au Mali, à savoir la transition politique en cours au Mali ; les défis et priorités des autorités de la transition ; la stabilisation et la sécurisation du Mali ; les partenariats ainsi que les échéances électorales à venir.
La justice, l’impunité et les perspectives pour le futur y figurent également. L’enquête a bénéficié du visa de l’Institut National de la Statistique du Mali (INSTAT).
Les principaux résultats se présentent comme suit :
Evolution de la situation générale du pays : Au cours des douze derniers mois, la situation générale du pays s’est améliorée pour plus de quatre Malien(ne)s sur cinq (82%). Par contre, un(e) Malien(ne) sur dix pense que la situation générale du pays n’a pas évolué ou s’est détériorée au cours des douze derniers mois, avec respectivement 8% et 9%.
Défis et priorités au Mali : les principaux défis auxquels est confronté le Mali actuellement sont : la lutte contre l’insécurité (70%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (57%), la lutte contre la cherté de la vie (44%), la lutte contre le chômage des jeunes (38%), la lutte contre la pauvreté (26%).
Principales sources d’informations : la télévision, la radio et l’internet sont les trois principales sources d’informations utilisées par la population. Chacune d’elles représente la source d’information pour plus de deux personnes sur cinq.
Source d’informations sur l’actualité et les informations : les trois principales sources d’informations sur l’actualité au Mali sont la télévision, le bouche à oreille (57%), la radio (58%) ; viennent ensuite les réseaux sociaux tels que WhatsApp (36%), Facebook (27%), TikTok (15%). Toutefois, 11% des Malien(ne)s s’informent sur l’actualité via les sites internet. Niveau de satisfaction de la gestion de la transition : les résultats montrent que plus de neuf Malien(ne)s sur dix sont satisfaits de la gestion de la transition (68% très satisfaits et 27% plutôt satisfaits).
Actions prioritaires à mettre en œuvre par le gouvernement de la transition : les principales actions prioritaires à mettre en œuvre par les autorités de la transition sont : lutter contre l’insécurité (73%), lutter contre l’insécurité alimentaire (49%), créer de l’emploi (37%), améliorer le système éducatif (23%), lutter contre la pauvreté (22%), améliorer le système sanitaire (18%), restaurer la paix et la stabilité (18%).
Importance du respect du chronogramme de la transition : trois Malien(ne)s sur cinq pensent que le respect du chronogramme de la transition n’est pas important (35% pas important et 25% pas du tout important).
Importance de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale : plus de la moitié des Malien(ne)s jugent qu’il n’est pas important (40% pas important et 16% pas du tout important) de mettre en place un gouvernement d’union nationale ; 41% des Malien(ne)s pensent le contraire (21% très important et 20% important). II.
Confiance en les acteurs de la transition : quatre Malien(ne)s sur cinq (80%) ont plus confiance en le Président de la Transition. Toutefois, 8% des Malien(ne)s font plus confiance au gouvernement de la transition. Niveau de confiance en les acteurs de la transition : Plus de neuf Malien(ne)s sur dix sont satisfaits (84% très satisfaits et 14% plutôt satisfaits) du Président de la Transition et du gouvernement de la transition (59% très satisfaits et 33% plutôt satisfaits). Aussi, deux Malien(ne)s sur trois sont-ils satisfaits (27% très satisfaits et 41% plutôt satisfaits) du Conseil national de la transition.
Appréciation de l’implication des acteurs religieux dans la vie politique : pour trois Malien(ne)s sur cinq, l’implication des acteurs religieux dans la vie politique est une mauvaise chose (25% mauvaise chose et 35% très mauvaise chose) contre plus du tiers qui estime que cela est une bonne chose (16% très bonne chose et 22% bonne chose).
Niveau de connaissance de l’Accord pour la paix et la réconciliation : plus de sept Malien(ne)s sur dix (71%) n’ont aucune connaissance du contenu de l’Accord ; 14% en ont une faible connaissance. Toutefois, 6% des Malien(ne)s ont une connaissance moyenne du contenu de l’Accord pour seulement 2% qui estiment en avoir une bonne connaissance.
Aspects de l’Accord pour la paix et la réconciliation connus des citoyens maliens : les principaux points de l’Accord pour la paix et la réconciliation sont : le programme de Désarmement, Démobilisation et de Réintégration (27%) ainsi que l’autonomisation des régions (17%).
Sources d’information sur l’Accord pour la paix et la réconciliation : les Malien(ne)s utilisent principalement le « bouche à oreille » (29%), la télévision (24%) et la radio (23%) pour s’informer sur l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Appréciation du niveau d’avancement de l’Accord pour la paix et la réconciliation : Plus de la moitié de la population estime que l’Accord pour la paix et la réconciliation n’a pas avancé (39% pas avancé et 18% pas du tout avancé). Pour un tiers de la population, la mise en œuvre de l’Accord a avancé (6% beaucoup avancé et 27% assez avancé).
Confiance en l’Accord pour ramener la paix et la sécurité au Mali : les résultats montrent que 55% des Malien(ne)s ont confiance en l’Accord pour ramener la paix et la stabilité au Mali, contre 41% des Malien(ne)s qui sont d’avis contraire.
Attentes par rapport aux partenaires internationaux : les trois principales attentes des citoyens maliens à l’égard des partenaires internationaux sont : la lutte contre l’insécurité (78%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (49%) et la lutte contre le chômage des jeunes (39%).
Evolution du niveau d’insécurité dans les régions au cours des trois derniers mois : Dans la plupart des régions, le niveau d’insécurité a diminué au cours des trois derniers mois.
Raison d’augmentation ou de diminution du niveau d’insécurité dans les régions : deux principales raisons expliquent l’augmentation du niveau d’insécurité dans les régions : la non-présence de l’armée (42%) et le chômage (15%). Cependant, les raisons évoquées dans les régions où on constate une diminution du niveau d’insécurité sont : l’efficacité de l’armée malienne (71%), la performance de la transition (11%) ainsi que la relation avec les Russes (7%).
Fréquence des conflits inter et intracommunautaires : les conflits inter et intra-communautaires sont inexistants dans la plupart des régions. Cependant, dans la région de Ménaka, 41% de la population soutiennent que les conflits inter et intracommunautaires sont fréquents contre 34% qui pensent le contraire.
Principales raisons des conflits inter et intracommunautaires : les principales raisons des conflits inter ou intracommunautaires sont les mésententes entre populations (24%), les problèmes fonciers (23%) et la discrimination ethnique (20%).
Sentiment de sécurité en sortant seul la nuit : trois quarts des Malien(ne)s se sentent en sécurité en sortant seuls la nuit (27% très en sécurité et 49% en sécurité) contre 22% qui ne se sentent pas en sécurité en sortant seuls la nuit.
Sentiment de sécurité en participant à un évènement social : neuf Malien(ne)s sur dix (35% très en sécurité et 55% en sécurité) disent être en sécurité en participant aux évènements sociaux. Sentiment de sécurité en quittant son lieu de résidence pour un autre lieu : plus de trois quarts des Malien(ne)s (78%) se sentent en sécurité en quittant leur résidence pour se rendre quelque part. Cependant, une personne sur cinq (21%) ne se sent pas en sécurité en quittant sa résidence pour un autre lieu.
Solutions adéquates pour sortir le Mali de la crise sécuritaire : les principales solutions proposées par les Malien(ne)s sont : le renforcement de l’armée (51% des personnes interrogées) ; le dialogue et la négociation (18% des Malien(ne)s).
Niveau de satisfaction du travail de la MINUSMA : plus de la moitié de la population malienne (57%) est insatisfaite du travail de la MINUSMA contre 23% des Malien(ne)s qui se disent satisfaits du travail de la MINUSMA.
Principaux reproches à la MINUSMA : les Malien(ne)s reprochent principalement à la MINUSMA de ne pas protéger les populations contre la violence des groupes armés (72%), d’être complice des groupes armés (42%) et de contribuer à la cherté de la vie (22%). Niveau de confiance en la Russie pour aider le Mali dans la lutte contre l’insécurité : plus de neuf Malien(ne)s sur dix ont confiance (69% très confiants et 22% plutôt confiants) en la Russie pour aider le Mali dans la lutte contre l’insécurité. On observe les mêmes tendances dans presque toutes les régions sauf Ménaka et Kidal.
Conséquences négatives du retrait de Barkhane sur la situation sécuritaire : Près de quatre personnes sur cinq (80%) estiment que le retrait de Barkhane n’aura aucun impact négatif sur le Mali. Cependant, plus de la moitié de la population de Kidal (51%) estime que le retrait aura pour conséquence la perte d’emplois. Cette opinion est partagée par 38% et 41% des populations de Gao et Ménaka, respectivement.
Conséquences positives du retrait de Barkhane sur la situation sécuritaire : 48% des Malien(ne)s soulignent la diminution de l’insécurité et 13,6% font cas de l’autonomie de l’armée malienne.
Niveau de satisfaction du travail des forces de défense et de sécurité : plus de neuf Malien(ne) s sur dix se disent satisfaits (82% très satisfaits et 17% plutôt satisfaits) du travail des forces de défense et de sécurité.
Entendre parler de la réforme du secteur de la sécurité : les réformes en cours dans le secteur de la sécurité, sur le plan national, sont connues d’un(e) Malien(ne) sur trois (32%). Ces réformes sont relativement mieux connues des populations des régions de Mopti et de Ménaka, 51% et 51% respectivement. Principales réformes connues du secteur de la sécurité : les principales réformes connues de la population malienne sont les achats d’armements (32%), la militarisation de la police (20%) et l’opération Maliko/Kéletigui (19%).
Regard des Malien(ne)s sur les forces de défense et de sécurité : les forces de défense et de sécurité représentent une fierté pour 58% des Malien(ne)s et 36% des Malien(ne)s voient en elles leurs protectrices.
Implication de la société civile dans la réforme dans le secteur de la sécurité : pour trois Malien(ne)s sur cinq, la société civile ne doit pas contribuer à rapprocher les forces de sécurité (61%), ne doit pas être informée des actions des forces de sécurité et de défense (60%). Près de sept Malien(ne)s sur dix (69%) estiment que la société civile ne doit pas avoir pour rôle de protéger les forces de sécurité et de défense. Et pour quatre Malien(ne)s sur cinq, la société civile ne doit pas contrôler les actions des forces de défense et de sécurité (81,8%) ou même influencer les décisions politiques (81%).
Acteurs en qui les Malien(ne)s ont confiance pour la sécurisation de leur région : les principaux acteurs en qui les Malien(ne)s ont confiance pour la sécurisation de leur région sont : l’armée malienne (90%), la gendarmerie (59%), la police (59%), la garde nationale (42%), les militaires russes (18%).
Niveau de confiance en la justice malienne : plus de la moitié des Malien(ne)s ont confiance en la justice malienne contre 37% des Malien(ne) s qui n’ont pas confiance en la justice.
Principales attentes par rapport à la justice malienne : une justice équitable est la principale attente des Malien(ne)s à l’égard de la justice malienne. Elle est citée par quatre Malien(ne)s sur cinq (80%). Elle est suivie d’une justice transparente pour trois personnes sur dix (30%).
Appréciation de la justice malienne : Les résultats montrent que plus de trois quarts des Malien(ne)s sont d’accord (79%) que la justice malienne est corrompue. Aussi, plus de quatre Malien(ne)s sur cinq (86%) partagent l’opinion selon laquelle les procédures de la justice malienne sont méconnues des populations. De même, plus de quatre Malien(ne)s sur cinq (88%) sont d’avis que les procédures de la justice malienne sont longues et compliquées. Enfin, quatre Malien(ne)s sur cinq (84%) partagent l’opinion selon laquelle la justice malienne coûte trop cher.
Appréciation du niveau de corruption au Mali : pour quatre Malien(ne)s sur cinq le niveau de corruption est élevé au Mali (très élevé pour 45% et élevé pour 36%).
Domaines concernés par la corruption : les principaux domaines concernés par la corruption sont la police (43%), la justice (34%), la santé (30%), la mairie (19%), la douane (17,9%).
Connaissance des mesures de lutte contre la corruption : plus de la moitié des Malien(ne) s n’ont aucune connaissance des mesures de lutte contre la corruption. Cependant, 16% des Malien(ne)s en ont une connaissance faible et 12% une connaissance moyenne.
Niveau de satisfaction des mesures de lutte contre la corruption : plus de quatre Malien(ne) s sur cinq sont satisfaits (43% très satisfait et 43% plutôt satisfait) des mesures de lutte contre la corruption.
Appréciation du niveau de fréquence de l’impunité au Mali : Trois Malien(ne)s sur cinq (60%) estiment que l’impunité est fréquente au Mali. Cette statistique est plus élevée dans les régions de Tombouctou et de Gao.
Intention de voter aux prochaines élections : les résultats montrent que 83% des Malien(ne) s ont l’intention de voter lors des prochaines échéances électorales contre 14% d’entre eux qui ne comptent pas voter, alors que 3% n’ont pu se prononcer.
Priorités politiques de la transition : les principales priorités politiques de la transition doivent être : organiser les élections présidentielles (35%), organiser un référendum (25%), organiser les élections législatives (23%), organiser les élections municipales (18%), améliorer la sécurité (16%).
Principaux critères pour le choix du candidat aux prochaines élections : les principaux critères des citoyens maliens pour choisir leur candidat aux prochaines élections sont : un candidat honnête, juste et véridique (46%), un candidat qui aime son pays (40%), un candidat rigoureux pour une bonne gouvernance (31%).
Projection du Mali dans les six prochains mois : quatre Malien(ne)s sur cinq (82%) pensent que leurs enfants auront des niveaux de vie meilleurs qu’eux. 11% des Malien(ne)s pensent que leurs enfants auront des niveaux de vie moindres et pour 3% le niveau de vie restera inchangé. Les grands souhaits du Mali pour l’avenir : le retour de la paix et de la sécurité (84%), la sécurité alimentaire (45%) et l’emploi pour les jeunes (42%) sont les principaux souhaits des Malien(ne)s pour leur pays
Danayamedia