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RAPPORT DE L’ONU SUR MOURA : pour la Russie, ce rapport vise à “discréditer les efforts maliens de lutte contre l’extrémisme

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Déclaration de la représentante permanente adjointe A. M. Evstigneeva lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur les activités des Forces conjointes des cinq pays du Sahel

Le terrorisme est l’un des problèmes panafricains les plus urgents. La région du Sahara et du Sahel (RSS) est confrontée à la situation la plus complexe en termes de menace terroriste. Elle s’est encore dégradée avec les activités subversives de nombreuses milices extrémistes sur fond de crises politiques et socio-économiques internes persistantes dans les États de la région. Une “internationale” terroriste retranchée dans le Sahel intensifie ses activités et étend son emprise géographique, menaçant directement les pays côtiers du Golfe de Guinée.

Les zones frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Niger restent l’épicentre des tensions. Les militants de l’État islamique au Grand Sahara (ISIS) et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans sont très actifs dans le triangle. Les problèmes les plus graves sont observés dans la région de Ménaka au Mali, où les extrémistes se battent pour le contrôle des artères de transport. Il est important de noter que les États de la région continuent de coopérer en matière de sécurité. Le 24 mars dernier, le Niger a annoncé qu’il menait des raids antiterroristes conjointement avec les Maliens et qu’il activait ses unités de forces spéciales contre ISIS dans la région de Hamarat. Les groupes signataires de l’accord de paix d’Alger se joignent également aux combats.

Nous constatons que la situation ailleurs dans la région est également très grave. Les activités des cellules de Boko Haram et surtout de l’État islamique en Afrique de l’Ouest ont exacerbé la situation préoccupante. La situation au Burkina Faso et au Tchad reste extrêmement volatile.

Il convient de mentionner que le niveau élevé actuel des menaces pour la sécurité et la stabilité au Sahel-Sahara est une conséquence directe de l’intervention militaire occidentale en Libye en 2011 et de l’effondrement de l’État libyen qui s’en est suivi. Les tentatives de la France pour stabiliser le Sahel n’ont pas non plus été couronnées de succès. En outre, les menaces terroristes n’ont fait qu’augmenter. Nous ne sommes donc pas surpris par le ressentiment exprimé par le représentant de la France. Face à l’incapacité de faire les choses correctement dans la région et à la perte des positions post-coloniales, le seul moyen est de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre.

L’insistance de Paris à prendre des mesures unilatérales pour renverser un régime indésirable pour lui à Bamako continue de nuire considérablement à l’effort collectif de l’Afrique pour parvenir à la stabilité dans le Sahel. Le dernier rapport du Secrétaire général, que nous avons tous lu attentivement, contient des données sur la décision de la Commission européenne de mettre fin au financement de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, qui fournissait un soutien logistique et opérationnel à la Force conjointe.

Nous comprenons les motivations du retrait du Mali du Groupe des cinq pays du Sahel et de sa Force conjointe (JFC), qui a entraîné une réduction significative des capacités politiques et militaires de la coalition. Dans ces conditions, une transformation profonde de l’approche de l’organisation de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme est nécessaire, ce que nous n’avons pas encore vu.

Nous sommes convaincus que le rôle principal dans le maintien de la paix et de la sécurité au Sahel doit revenir aux États de la région, avec l’aide efficace de la communauté internationale. En même temps, il est important de noter que l’assistance internationale fournie aux Etats du Sahel devrait être basée sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect de la souveraineté nationale et le principe “problèmes africains – solutions africaines”.

Les États du Sahel devraient avoir le plein contrôle, non pas en théorie mais en pratique, sur la prise de décision en matière de lutte contre les terroristes, car la situation en matière de sécurité est une priorité pour toutes les capitales sahéliennes. Lorsqu’il y a une menace terroriste, il y a une réponse militaire évidente qui nécessite une réaction rapide. Si un accord bilatéral entre les forces armées des pays est le plus efficace, il ne peut qu’être soutenu. Dans une telle situation, toutes les considérations politiques et plus encore géopolitiques passent au second plan.

La volonté des principales alliances, Union africaine et CEDEAO, de s’engager dans la lutte contre la menace terroriste au Sahel mérite d’être soutenue. Il est important de passer rapidement des paroles aux actes. La décision du sommet de la CEDEAO à Abuja, le 4 décembre 2022, d’accélérer l’accumulation d’un milliard de dollars pour la mise en œuvre du plan d’action communautaire communautaire 2020-2024 sur la lutte contre le terrorisme va dans ce sens. Le renforcement de la coordination entre les structures de paix et de stabilité opérant dans la région est une priorité absolue.

La Russie continuera à participer de manière constructive, y compris en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, aux efforts collectifs visant à assurer la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel. Elle continuera à apporter son soutien aux États de la région sur une base bilatérale, notamment en augmentant l’efficacité des forces armées au combat, en formant le personnel militaire et les forces de l’ordre, et en fournissant une assistance humanitaire. Tous ces engagements sont parfaitement légitimes et bien accueillis par les pays de la région.

Cependant, nous ne sommes pas surpris par une nouvelle tentative de dénigrement de notre assistance au Mali et à d’autres pays du continent. Il semble d’ailleurs que ce soit désormais le thème principal des discours américains au Conseil de sécurité et le sujet favori des soi-disant “médias américains libres”. Il est regrettable que les États africains, dont le Mali, qui est aujourd’hui confronté à de graves défis dans tous les domaines, en particulier dans celui de la sécurité, soient également attaqués.

Malheureusement, tous les leviers sont aujourd’hui utilisés par les Etats occidentaux, y compris, et c’est regrettable, ceux des Nations Unies. En ce sens, nous considérons le rapport publié par le HCDH sur les événements à Moura en mars 2022 comme une nouvelle tentative politiquement motivée de discréditer les efforts maliens de lutte contre l’extrémisme. On a l’impression que le HCDH, au lieu de s’engager directement avec le gouvernement du Mali de manière objective et impartiale pour établir les circonstances de ce qui s’est passé à Moura, s’est rangé docilement à l’avis de certains pays qui ont exigé des résultats ici et maintenant.

Cela affecte certainement l’ensemble de l’enquête d’établissement des faits menée par le HCDH, qui repose sur le témoignage de personnes anonymes et sur le fameux critère du ” hors de tout doute raisonnable “. Sans parler du fait qu’aucun des experts qui ont préparé le rapport ne s’est rendu physiquement à Moura.

Je demande à mes collègues de lire attentivement le commentaire officiel du Gouvernement du Mali sur le rapport concernant les événements à Moura. Je vous demande de respecter les Maliens et d’attendre les résultats de leur enquête nationale.

Nous continuerons à aider Bamako sans interférer dans les affaires intérieures du pays

Déclaration de la représentante permanente adjointe A. M. Evstigneeva lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ambassade de la Fédération de Russie au Mali

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