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Me Mohamed Bathily sur les libertés publiques : «Chérif KONE et Dramane DIARRA ont raison de refuser d’être entendus»

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En marge d’un Point de presse du Comité stratégique du M5-RFP Mali Kura, l’ancien ministre Mohamed Ali BATHILY s’est insurgé contre ce qu’il qualifie de ‘’menace sur les libertés’’ que font peser les autorités de la transition sur les acteurs de la vie publique dans notre pays. Le président du Front africain pour la solidarité et la démocratie (FASODE), Me Mohamed Ali BATHILY, a déclaré ‘’nous sommes en train de pervertir le sens des choses, d’utiliser l’État pour brimer les libertés’’. C’est pourquoi il s’est engagé à défendre vaille que vaille Mohamed Chérif KONE et Dramane DIARRA, deux magistrats menacés de prison, avant de lancer un appel à la mobilisation contre les violations des libertés dans notre pays.
« Je propose que les 10, 11 et 12 juillet, que nous sortons, que nous témoignions de notre engagement pour les libertés, et qu’on ne nous tue pas, qu’on ne nous enlève plus dans ce pays parce qu’on parle», a-t-il lancé.

«On a parlé aussi des menaces. Ces menaces contre les libertés publiques sont insupportables. Que deux magistrats expriment leur opinion en dehors de leur travail, quoi de plus normal. Est-ce qu’on dit que les magistrats sont interdits d’opinion ? Non ! Dans leurs jugements et dans les actes juridiques oui.
J’avoue que lorsqu’on prend ces questions à la légère, cela relève d’un déficit de formation. Que le ministre de la Justice m’entende, toutes les démarches qui ont été dites sont fausses. Lorsqu’un magistrat exprime son opinion, il n’a pas posé un acte de jugement, comment peut-on dire à l’inspecteur des services judiciaires de l’écouter ? L’inspecteur n’intervient que sur son travail, il n’intervient pas sur son opinion. Donc, Chérif KONE et Dramane DIARRA ont raison de refuser d’être entendus par l’inspecteur. Et pourquoi on n’a peur de dire cela. L’Inspection n’est pas inspecteur de l’opinion des magistrats, mais de leur façon de travailler. Ils n’ont qu’à lire tout simplement la déontologie selon Maurice AYDALOT, président honoraire de la Cour de cassation de France en 1960 ; ils verront des choses. Nous sommes en train de pervertir le sens des choses, d’utiliser l’État pour brimer les libertés. L’Inspection, c’est l’État, et c’est l’État qui veut à travers l’Inspection brimer Chérif KONE et Dramane DIARRA. Moi Bathily, je l’assume, c’est faux, ils ne peuvent pas et nous devons les soutenir vaille que vaille.
Vous avez, au Mouvement populaire pour la paix au Mali (MPP), on entend tous les jours qu’ils sont enlevés, et nous nous taisons. Au-delà de ces discours, nous devons agir pour protéger nos libertés. Et je propose que les 10, 11, 12 juillet, dates anniversaires où nos gens ont été tués que nous sortions, que nous témoignions de notre engagement pour les libertés, et qu’on ne nous tue pas, qu’on ne nous enlève plus dans ce pays parce qu’on parle», a déclaré Me Mohamed Aly Bathily.
Par Abdoulaye OUATTARA

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