AFFAIRE DJENEBA SALL de la BDM-SA :le syndicat crie à l’injustice et la direction dénonce un acharnement sans preuve
Depuis 2019, une affaire dite Djénéba sall oppose, farouchement, la direction générale de la BDM-SA au syndicat national des banques et établissements financiers (SYNABEF). Mme Djénéba Sall directrice de l’agence BDM-SA de Missira est menacée de licenciement par la direction de la Banque pour fautes graves (retraits suspects sur les comptes d’un client et détournement d’une importante somme d’argent dans des GAB de la BDM). Lors d’un point de presse organisée mardi 27 avril, le Synabef a crié à l’injustice et à l’abus dans cette affaire en rejetant en bloc la version des faits donnée par la direction. Celle-ci, de son côté, dénonce, un acharnement sans preuve du SYNABEF. De faits, de quoi s’agit-il ?
Selon la direction générale de la BDM-SA, cette affaire qui concerne en réalité des faits de malversations financière visant Madame Kané Djénéba Sall remonte à Décembre 2019 donc depuis 17 mois.
En effet, le 06 décembre 2019, la dame Kané Djenaba Sall, Directrice de l’agence BDM Missira informa ses responsables hiérarchiques de son absence pour cause d’accouchement déclenché de façon prématurée. Une situation tout à fait normale car humaine. A cet instant rien ne pouvait aux yeux des responsables du réseau perturber le fonctionnement de l’agence, car il s’agit de situations récurrentes. Aussi, le relais est immédiatement pris en principe et en pratique par l’adjointe de la Directrice.
Pourtant, quelle ne fut la surprise quand quelques jours plus tard, des clients alertent les responsables du réseau sur l’indisponibilité du (Guichet Automatique de Banque (GAB) de Missira. Aussitôt arrivés sur les lieux les responsables du réseau ont été informés que la Directrice absente avait emporté avec elle les clefs de son bureau et du GAB. Surpris par une situation à tout le moins impensable et inhabituelle et en violation des procédures de la banque, une mission composée du réseau d’agences, du contrôle et de l’inspection s’est rendue chez la Directrice afin de confirmer l’information et donc de récupérer les clefs d’accès du bureau et du GAB.
Sur place l’intéressée a reconnu avoir sur elle et comme toujours toutes les clefs auxquelles n’ont jamais accès ni l’adjointe, ni les autres collaborateurs dans l’agence.
Mais la vraie et véritable surprise est à venir pour expliquer le pourquoi du comment de cette obsession pour la Directrice de ne jamais céder son trousseau même pour les nécessités de services. Tout compte fait, l’équipe composée du réseau, de l’inspection et du contrôle procède le même jour au décompte physique du GAB et relève un montant de 271 000 F CFA.
Le pot aux roses, confirmé par l’arrêté des comptes du 31 décembre 2019, va révéler un manquant de 44 585 000 F CFA dans la gestion du GAB. Interpellée par l’inspection de la banque sur la cause des sommes manquantes, la Directrice Madame Kané se reconnait comme seule responsable car elle seule a toujours détenu les clefs du distributeur automatique de billets. Elle s’est aussi engagée à rembourser les montants en question selon un mode d’arrangement avec la banque, vérifiable devant la Direction des Affaires Juridiques.
C’est bien plus tard qu’elle est revenue sur sa version des faits, alléguant que le GAB a été ouvert en son absence et sans le service d’huissier. Or au préalable, il ne s’agissait pas d’une opération conflictuelle mais juste ouvrir la machine pour l’usage de la clientèle. Plusieurs opérations suspectes consistant à des retraits de fortes sommes d’argent et reversées 24 heures plus tard ont été tracées par la suite dans le sillage de Madame KANE, toutes les opérations ont été effectuées au moment des arrêtés des comptes en vue de masquer très certainement le détournement.
Deuxième point noir dans la gestion de Madame Kané : des opérations suspectes sur le compte d’un client de la Banque
Le 08 novembre 2019, le compte d’un client expatrié a été débité de 3 millions par Madame Kané et la somme remise en place le 13 novembre, soit 6 jours plus tard. Le 27 novembre 2019, même procédé même montant, 3 millions prélevés et replacés cette fois le 30 juillet 2020. Le 28 novembre 2019, 3 millions ont été retirés du compte du même client par la même Directrice pour être reversés le 29 novembre soit 24 h après.
Les vérifications ont permis de savoir que pour toutes ces opérations, Madame Kané n’avait requis, ni bénéficié d’aucun mandat du titulaire du compte. Elle a donc décidé de son propre chef de modifier les données du client pour les remplacer par sa propre identité et donc de manipuler à sa guise le compte du client sans l’en informer et sans mandat dument établi.
Devant cette anomalie constatée la banque a par précaution décidé de bloquer le compte en question en attendant d’en savoir plus.
Constatant l’impossibilité pour lui d’accéder à son compte depuis l’étranger, le vrai titulaire débarque à Bamako et se présente à la BDM, le 09 Septembre 2020, pour avoir des explications. Dès l’entame des échanges avec les cadres de la banque, le client a affirmé n’avoir jamais donné un quelconque mandat à Madame Kané pour gérer son compte en modifiant son identité. C’est la déposition faite à cet effet, signée du Client et les services de contrôle de la Banque que le SYNABEF, lors de son point de presse, qualifie de faux documents alléguant que le client n’était pas à Bamako à la date marquée sur le document. Le Synabef va loin en disant, sans preuve, que Madme Kané avait expressément requis l’autorisation du titulaire du compte.
Selon la direction générale de la Banque dit avoir à son niveau, les coupons de voyage du client qui prouvent qu’il était bien à Bamako, de même que la copie de son passeport en support à un retrait effectué le même jour de même que d’autres supports.
Le client reconnait tout au plus que Djénéba lui a demandé de lui prêter de l’argent et il a autorisé une seule opération portant sur 3 millions afin de régler un problème urgent. Les autres opérations de virement, il n’en a eu ni connaissance encore moins les autoriser.
C’est donc à partir de ces faits allégués, vérifiés et vérifiables notamment manipulation du compte de client, atteinte à la déontologie du métier de banquier, faux et usage de faux, violation des procédures que la BDM a écrit à l’inspection du travail pour demander le licenciement pur et simple de l’agent pour faute lourde.
Après analyse du dossier et après avoir écouté les deux parties (Madame Kané et les représentants de la BDM-SA) et le syndicat, l’inspection du travail a requis la clémence de la banque.
Dès lors, en attendant de bien examiner son cas en profondeur et conformément aux textes règlementaires en vigueur, la Direction Générale de la BDM-SA n’a pris aucune mesure nouvelle concernant madame Kané Djeneba Sall. Néanmoins, elle continue de bénéficier de l’entièreté de son traitement et des avantages dus.
En ce qui concerne l’affaire de détournement de somme d’argent au GAB de 44 585 000 F CFA qu’elle n’a toujours pas remboursés conformément à son engagement préalable, son avocat dans une lettre du 30 Novembre 2020 consécutive à une rencontre du 12 Octobre 2020 a sollicité un règlement amiable, avec l’accord de Madame KANE, dans le sens d’un remboursement intégral et de son maintien à son poste avec tous les avantages.
Il nous est revenu que la direction de la BDM-SA disposerait de plusieurs autres preuves de la culpabilité de Madame KANE qui seront mises à disposition en temps opportun.
Pour la direction, cette affaire est loin d’être une affaire susceptible d’occuper la moindre ligne dans l’agenda d’un Directeur Général dont la gestion révèle plutôt en grands traits, des résultats jamais égalés dans l’histoire de la banque et de la place bancaire du Mali. La preuve, les actionnaires, les administrateurs ont unanimement salué les performances historiques accomplies par le groupe BDM- SA au terme de l’exercice écoulé.
La direction pense qu’il est temps d’arrêter les éternelles petites tempêtes dans un verre d’eau qui n’ont d’autre but que de détourner le secteur bancaire de l’essentiel qui consiste à fortifier la position des entreprises par la gestion saine, la rigueur en bannissant les gains faciles.
La direction générale demande aux responsables du Synabef de faire preuve du minimum de discernement dans cette affaire. Ce qui est inadmissible pour la direction de la BDM, c’est de voir certains responsables du Synabef aller dans les propos péremptoires pour calomnier une institution et son premier responsable comme s’il s’agissait d’une décision de justice rendue par une instance sans recours.
Or, il s’agit d’accusations portées par un syndicat national contre une entreprise et en la matière le premier réflexe consiste à écouter la partie mise en cause et ses représentants du personnel par respect pour le métier et les lecteurs plus intéressés par les faits dans tous leurs contours afin de se forger une vraie opinion.
Rassemblés par Aboubacar Berthé
source: le Serment du Mali