Le 4 juillet, la Chine a exprimé sa déception concernant un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui autorise le Japon à déverser des eaux radioactives dans l’océan.
Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que ce rapport ne reflétait pas entièrement les opinions des experts qui ont participé à l’enquête sur le rejet de ces eaux usées. La conclusion de ce rapport ne fait pas l’unanimité auprès de tous les scientifiques.
Cette photo prise le 6 mars 2023 montre la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi vue de Futabacho, dans la préfecture de Fukushima, au Japon. (Zhang Xiaoyu / Xinhua)
Plus tôt dans la journée, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a remis un rapport d’examen au Premier ministre japonais, Fumio Kishida, à Tokyo. Dans l’avant-propos de ce rapport, il a déclaré que « le déversement contrôlé et progressif des eaux traitées » dans l’océan Pacifique « aura un impact radiologique négligeable sur la population et l’environnement. »
« L’AIEA est une organisation internationale qui promeut l’utilisation sûre, fiable et pacifique des technologies nucléaires d’un point de vue fonctionnel. Elle n’est donc pas habilitée à évaluer l’impact à long terme des eaux contaminées par le nucléaire sur la santé et l’environnement marin », a déclaré Wu Jianghao, ambassadeur de Chine au Japon, lors d’une conférence de presse à Tokyo.
La conclusion du rapport a immédiatement déclenché une polémique car les intentions du Japon de déverser ses eaux contaminées dans la nature suscitent depuis longtemps de vives inquiétudes de la part des pays voisins. Des manifestations ont même éclaté dans plusieurs villes au Japon et en Corée du Sud. La majorité des Japonais et l’industrie de la pêche s’opposent à cette décision.
« Le gouvernement avait affirmé que ces eaux ne seraient pas rejetées dans la nature sans le consentement de toutes les parties concernées. Mais maintenant il fait exactement le contraire de ce qu’il avait promis » a déclaré Tetsu Nozaki, directeur de la fédération des coopératives de pêche de Fukushima.
Hisae Unuma, une habitante de Fukushima qui ne peut pas retourner chez elle en raison de la catastrophe de 2011, se sent trahie, elle qui s’est efforcée depuis toutes ces années à sensibiliser les Japonais à la nécessité du gouvernement de revenir sur sa décision.
Entre-temps, la crédibilité du rapport de l’AIEA a été remise en question, les médias sud-coréens ayant récemment révélé que le gouvernement japonais avait fait un don d’un million d’euros (1,1 million de dollars) à l’AIEA afin de résoudre les divergences d’opinion entre elle et les experts des pays tiers chargés de l’enquête.