«Le comportement du colonel Azali Assoumani en Russie est irresponsable et méprisant », selon Me Saïd LARIFOU, opposant Comorien
Ces derniers temps, l’actualité africaine est extrêmement mouvementée, avec les événements du qui passent au Niger et la crise politique au Sénégal, etc. Malgré cette abondance de l’actualité, la prise de position du président en exercice de l’Union africaine en Russie contre la présence des chefs d’ Etat du Mali et du Niger au deuxième sommet Russie-Afrique continue de faire réagir sur le continent. Alors que le président de l’archipel des Comores, le colonel Azali Assoumani BOINAHERI, est déclaré indésirable à Bamako et Ouagadougou ; les premiers soutiens de cette décision des autorités maliennes et burkinabè viennent de l’opposition comorienne. C’est le cas du Président du Rassemblement pour une Initiative de Développement avec la Jeunesse Avertie (RIDJA), opposant au régime du colonel Azali Assoumani.
Dans une vidéo publiée sur Youtube, Me Saïd LARIFOU, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, s’est insurgé contre le comportement du président en exercice de l’UA qu’il juge ‘’ irresponsable et méprisant’’.
Selon lui, la prise de position du colonel Azali Assoumani en Russie lui a valu cette interdiction de se rendre à Bamako (Mali) et puis à Ouagadougou, également au Burkina Faso.
Dans son propos, il a tenu à saluer la décision de ces deux pays (Mali-Burkina Faso).
«Ces décisions, ces initiatives extrêmement fortes prises par les autorités maliennes et burkinabè sont à la hauteur du comportement irresponsable d’Azali Assoumani, c’est une réponse appropriée par rapport à la posture de Azali Assoumani», a-t-il justifié.
Donc, au-delà du Mali, au-delà du Burkina Faso, de nombreux peuples africains, a-t-il fait savoir, saluent et s’associent à l’indignation des autorités de ces deux pays. Nous nous associons également à cette décision.
Selon, ça fait déjà des années que le peuple comorien demande justice, que le peuple comorien frappe aux portes de toutes les chancelleries pour se plaindre des crimes commis par le colonel Azali.
Ainsi, des plaintes ont été déposées à la CPI, des signalements à la CPI ; des plaintes dans des juridictions internationales même devant les organisations continentales, notamment la Cour africain des droits de l’homme, et la Commission Africaine des Droits hommes et des peuples, pour des signalements suite au crime commis par Azali qui est sont restés impunis.
Au passage, il a rappelé que le Colonel Azali lui-même est arrivé au pouvoir par la force et c’est maintenu par la terreur et les crimes également.
«Aujourd’hui voir, une réaction forte des dirigeants de certains pays africains, en réaction au comportement irresponsable et méprisant du colonel Azali, c’est pour vous dire que les Comoriens vivent en permanence sous la Terreur et le mépris du colonel Azali», a-t-il accusé
Avant de rassurer tous les africains que le Colonel Azali ne symbolise pas le Comorien.
«Le Comorien est connu partout, dans tous les pays d’Afrique, que ce soient les étudiants, que ce soient les professionnels, que ce soient les politiques comoriens ; ils sont connus et reconnus comme étant des gens sérieux respectueux des valeurs d’hospitalité, des valeurs de fraternité et de solidarité», a-t-il plaidé.
A ce propos, il a rappelé que lorsque les autorités actuelles du Mali ont pris le pouvoir, pour justement donner suite à l’inspiration du Peuples malien, il avait été parmi les premiers à faire le déplacement à Bamako, accompagné des délégations de 30 pays d’Afrique, pour saluer justement la prise de conscience du Peuple malien.
«J’ai tenu un discours, j’ai pris la parole à la Place de l’Indépendance de Bamako, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du Mali ; j’ai pris la parole à la place de l’Indépendance, j’ai exprimé en quoi les peuples d’Afrique sont très fiers du Peuple malien. C’est un peuple inspirant, c’est un peuple courageux, c’est un peuple panafricain», a-t-il dit.
Aussi, lors des dernières élections, c’est-à-dire le référendum pour l’adoption de la nouvelle constitution du Mali, il a fait savoir que son Association ‘’Waraba d’Afrique’’ avait été la seule organisation panafricaine à avoir pris la parole pour appeler les maliens à se mobiliser massivement pour se rendre aux urnes.
De même, lorsque la Constitution a été adoptée, il a souligné la nécessité pour le Mali de tourner la page à la transition qui est une situation d’exception, ainsi que l’important pour notre pays à retrouver la normalité constitutionnelle.
«Il y a tant d’autres exemples des Comoriens, il y a pas que moi, qui prennent position en faveur de l’Afrique unie ; qui sont des panafricains. Les Comoriens sont profondément panafricains.
Selon lui, Azali est président de l’Union africaine par accident.
«Je suis parmi ceux qui se sont levés, mobilisés les associations africaines, les partis politiques africains, pour dire que la désignation d’Azali, si cette désignation devait être confirmée, serait un danger pour l’Afrique. Je l’avais souligné avant sa désignation comme président de l’Union africaine. J’ai écrit à l’Union africaine, j’ai écrit à la Commission africaine des Droits de l’Homme, j’ai écrit à la Cour africain des droits de l’homme. J’ai saisi ces instances par voie de requête. J’ai saisi l’Union européenne également pour alerter. C’est une démarche préventive puisque je savais que Azali allait, d’une façon ou d’une autre, humiliée d’Afrique», a-t-il révélé.
Pour lui, ce n’est pas les Comores qui humilient l’Afrique par cet acte du Colonel Azali puisque, dit-il, les Comoriens sont profondément panafricains, sont profondément africains.
«Donc, au nom de tous les Comoriens, je le dis bien, puisque je suis dirigeant d’un parti politique comorien. A l’élection présidentielle, je suis arrivé deux fois au deuxième tour des élections présidentielles chez moi aux Comores. Donc, je pense que je peux parler au nom, ne serait-ce qu’au nom de ceux qui me font confiance, pour dire, écoutez, le geste maladroit, le geste qu’il a eu à l’égard des autorités maliennes et des autorités de Burkina en Russie ne représente pas ce que incarne le peuple comorien», a-t-il défendu.
Avant de conclure que Azali est arrivé au pouvoir par un coup d’État, il s’est maintenu au pouvoir par la terreur, par des assassinats ne représentant pas les Comores.
«Il est très mal placé, je dirais même qu’il est culotté, vraiment culotté, de refuser de saluer, de donner l’honneur, les honneurs qui sont dus au chef d’État malien, au chef d’État des Burkinabè», a-t-il poursuivi.
En tout cas, la réaction des autorités maliennes et des autorités burkinabè est tout à fait adaptée et justifiée. Elle est légitime, elle est saluée par tous les peuples d’Afrique, a salué Me Saïd LARIFOU, opposant comorien.
Enfin, il a invité les autres dirigeants, les autres peuples d’Afrique à s’inscrire dans cette dynamique de rejet de ces genres de comportement.
« Il faut effectivement savoir dire non à des gens qui ne méritent pas le minimum de considération telles que Azali Assoumani et d’autres également… », a-t-il conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA