La coopération italienne mobilise 1,9 milliard de F CFA pour l’accès équitable des handicapés aux services socio-sanitaires
L’hôtel Azalai Amitié de Bamako a abrité, ce jeudi 7 septembre 2023, la cérémonie de lancement officiel du Projet de «Renforcement de l’Accès équitable aux services intégrés socio-sanitaires au Mali et au Sénégal pour les personnes vivant avec un handicap (RAESS) ». L’événement était couplé à la session de plaidoyer pour la création d’une structure dédiée aux questions de handicap au Mali.
Présidée par le représentant du ministère de la Santé et du développement social (MSDS), Abdoulaye GUINDO, cette cérémonie s’est déroulée en présence de la présidente de la Fédération malienne des Associations de personnes handicapées (FEMAPH), Mme Djikiné Hatouma GAKOU, membre du CNT ; du représentant du FNUAP au Mali, Yves SASSENRATH ; de la coordinatrice pays de l’Agence italienne pour la Coopération au Développement (AICS), Mme Kassogué Claudia BERLENDIS, etc.
Avec une enveloppe de 3 millions d’euros, soit environ 1 953 139 200 de F CFA, pour les deux pays, le Projet de «Renforcement de l’Accès équitable aux services intégrés socio-sanitaires au Mali et au Sénégal pour les personnes vivant avec un handicap(RAESS) », financé par la coopération italienne, à travers le FNUAP, vise à contribuer à un développement inclusif et intégré des personnes en situation de handicap en accord avec les Objectifs de Développement Durable et la CDPH. À travers ce projet, des informations et services intégrés socio-sanitaires seront offerts à 1,5 million de personnes handicapées au Mali.
Il s’agit également de contribuer à l’amélioration de l’environnement institutionnel et législatif pour l’intégration des besoins spécifiques des personnes handicapées dans les documents de politiques et cadres programmatiques, etc.
Selon les responsables du Projet, les personnes handicapées, estimées à 15,5% de la population, font partie de la couche des plus pauvres au Mali.
Cet état de fait a pour conséquence la restriction de leur participation à la vie publique et politique. Cette restriction est due à l’absence de mesures adaptées aux personnes handicapées dans les lois et politiques de manière générale et précisément dans le domaine de la santé.
C’est ainsi que la ratification de la Convention relative aux Droits des Personnes handicapées et son protocole facultatif par l’état du Mali le 07 avril 2008 est considéré comme un engagement international à respecter, protéger et réaliser tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales des personnes vivant avec un handicap.
Cet engagement s’est traduit au niveau national par l’adoption de la loi 2018-027 relative aux Droits des Personnes vivant avec un Handicap et le décret d’application N° 2021-0662/PT-RM du 23 septembre 2021 fixant les modalités d’application de la loi 2018-027 relative aux Droits des Personnes vivant avec un Handicap.
Les constituants de ce cadre juridique fixent comme point d’ancrage de la mise en œuvre des droits des personnes vivant avec un handicap la création de structures dédiées aux questions du handicap
Selon l’étude ‘’Besoins et accès des personnes vivant avec handicap aux services de SR/PF/VBG au Mali’’, près d’une femme sur deux (45%) vivant avec handicap et désireuse d’obtenir les services et soins de SR/PF a indiqué qu’elle rencontrait des difficultés d’accès.
Selon les données de GBVIMS, de janvier à septembre 2022, un total de 9 908 cas de VBG a été recensé contre 9 540 cas en 2021, parmi lesquels, les femmes et les filles sont les plus affectées, dont 47% de femmes et 51% de filles.
Les Partenaires de mise en œuvre de ce nouveau projet sont, entre autres : le ministère de la Santé ; le ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille (MPFEF) ; la FEMAPH ; ainsi que les ONG : AGIR, ASDAP, AMSOPT, WILDAF, etc.
À noter que cette cérémonie a été marquée par la lecture de la Déclaration de la FEMAPH relative à la création d’une structure dédiée aux questions de handicap au Mali, par Mlle Founé SANOU, une malvoyante. Ladite déclaration a été remise au secrétaire général du ministère de la Santé et du développement social.
Par Abdoulaye OUATTARA