En fin de week-end dernier à Madagascar et mardi 19 septembre 2023 à La Réunion ; et le président du parti comorien RIDJA-PACTEF rencontre les médias des îles sœurs, pour annoncer la mise sur pied prochain d’un fichier électoral de la diaspora comorienne.
A quatre mois des présidentielles comoriennes, Me Saïd Larifou, président de RIDJA-PACTEF s’insurge contre la préparation électorale dans l’Archipel.
« Le processus électoral en cours sous l’égide de la Commission électorale indépendante (CENI) comorienne est entachée d’irrégularités et risquera de provoquer une crise » a lancé sans ambages l’avocat franco-comorien, un natif de Madagascar et ayant œuvré durant un bon moment à La Réunion.
« D’abord, la majorité des membres de la CENI sont composés tous des gens du régime d’Azali Assoumani et les deux soi-disant de la société civile ont des penchants avec lui », a-t-il argumenté.
Le second point et qui n’est pas le moindre est le non-respect des textes en vigueur, notamment sur le vote de la diaspora comorienne.
« La Constitution et le Code électoral de l’Union des Comores octroient la possibilité de tous les comoriens, y compris de l’extérieur de participer au vote aux présidentielles, mais jusqu’à maintenant le régime fait la sourde oreille de l’appliquer. Une véritable mauvaise gouvernance qui est le reflet du pouvoir du président Azali Assoumani ! » a -t-il dénoncé.
La CENI des Comores a été, en fin août dernier, interpellée par voie d’huissier de prendre dans un délai de 48 heures les dispositifs techniques pour permettre aux comoriens de l’extérieur de s’inscrire sur les listes électorales.
Mais vainement, d’où le mécontentement du RIDJA, des organisations de la société civile comorienne ainsi que des membres de la diaspora tant en France qu’en Afrique, y compris Madagascar.
Un fichier électoral et inclusif
Après réflexions, l’idée de mettre en place un fichier électoral inclusif et sécurisé a pris son cours, « car actuellement sur une population d’environ 1.000.000 d’habitants, le fichier électoral de la CENI ne présente que 380.000 inscrits. Alors qu’environ près de 400.000 comoriens se trouvent à l’extérieur. Cette liste électorale de la CENI n’est pas du tout fiable ! ».
Selon toujours Saïd Larifou, le régime du Colonel Azali Assoumani, ancien putschiste devenu président élu, ne présente pas de garantie pour une élection libre, juste et transparente et lui de craindre une mascarade électorale lors des prochaines présidentielles en janvier 2024.
L’opposant a informé que c’est le fils du président comorien lui-même qui est actuellement le Commandant de la Gendarmerie de Grande Comores. Un autre fils occupe la fonction du Conseil principal du président de l’Archipel. Des doutes sur le style de gouvernance du président Azali Assoumani.
« Nous n’accepterons pas qu’il y a de discrimination entre les citoyens comoriens, avec l’exclusion des comoriens de l’extérieur » a insisté Me Saïd Larifou.
C’est dans ce sens qu’un fichier électoral inclusif et sécurisé sera mis en place. Il s’agit donc d’un nouveau logiciel, autre que celui de la CENI, qui va enrôler tous les citoyens comoriens établis à l’intérieur et à l’extérieur dans une nouvelle liste électorale.
Dans ce sens, les comoriens en dehors de l’Archipel, comme en France (surtout à Marseille et à Paris) au Sénégal, en Libye, à La Réunion et aussi à Madagascar figureront dans la liste et pourront voter en toute quiétude.
A Antananarivo, Saïd Larifou a eu des rencontres avec des représentants des chancelleries diplomatiques couvrant l’Archipel : « Nous avons informé les partenaires des Comores engagés pour des élections apaisées et inclusives de notre projet, et de prêter main forte en termes de moyens pour l’inscription de la diaspora dans les listes électorales ».
Une manière pour lui de prévenir ces partenaires techniques et financiers. Car « il faut dès maintenant prendre des mesures en amont, pour éviter que l’Union des Comores s’enlise dans une crise après des présidentielles unilatérales »