Dans un entretien exclusif avec votre hebdomadaire chrétien d’informations « MISSIONS », Mgr Jonas Dembélé, évêque du diocèse de Kayes et président de la Conférence épiscopale du Mali (Cem), s’est fait le porte-voix de l’appel pressant des évêques à l’unité et à la paix dans un contexte national difficile.
En marge de la clôture des travaux du deuxième (2e) Forum national de l’enseignement privé catholique au Mali et de la première (1ère) session ordinaire des évêques de la conférence épiscopale du Mali pour l’année pastorale 2023-2024, Monseigneur Jonas Dembélé a partagé les messages forts émanant de la réunion annuelle des évêques du Mali. Mettant en lumière les défis actuels du pays, il a insisté sur la nécessité cruciale de la paix, de la cohésion et de l’unité nationale.
Face à la situation politique tendue marquée par des attaques terroristes et la reprise des combats au nord du pays, l’évêque a rappelé que la démarche de l’Église est alignée sur les directives de la Conférence des évêques de l’Afrique de l’Ouest (Cereao). En effet, les évêques Ouest-Africains ont, depuis le coup d’État au Niger, appelés à la résolution pacifique des conflits, rejetant fermement la voie de la violence sous toutes ses formes.
Rappelant les récentes tragédies qui ont marqué le Mali, avec des attaques meurtrières à Tombouctou, Léré, Bourem, Archane, N’Dioura, Menaka et d’autres, il a déploré le fait que trop de sang a déjà coulé. Le président de la Cem a martelé que la violence n’est pas la solution à la crise actuelle et qu’il est impératif de mettre fin à ce cycle destructeur en affirmant que trop d’enfants se retrouvent orphelins et que le prix du sang versé est inacceptable. Selon lui, les Maliens ne doivent pas céder à la tentation de la violence et du rejet de l’autre.
Tandis que le Mali traverse ces épreuves politiques et sécuritaires délicates, l’appel énergique des évêques résonne comme une lueur d’espoir tant, leur message transcende les barrières religieuses, soulignant l’importance d’une action collective pour restaurer la paix et la cohésion nationale.
Au cours de cet entretien, l’accent a été mis sur les règlements pacifiques des conflits par le dialogue et la concertation, car, dira-t-il, la paix est un don de Dieu. Monseigneur Dembélé a lancé un appel fervent aux Maliens pour ne pas céder à la tentation de la violence et du rejet de l’autre, tout en exhortant les uns et les autres à agir en tant que peuple uni.
Sur la question de la prolongation de la transition politique, Mgr Jonas a exhorté davantage de concertations pour comprendre les raisons du retard de l’élection présidentielle. Il a souligné que toute prorogation ou modification des différents chronogrammes, devrait se faire dans un climat apaisé, encourageant le gouvernement et tous les acteurs impliqués à rechercher des solutions dans un esprit de concertation, afin de restaurer la paix et la cohésion sociale. Il a souligné que l’objectif ne devrait pas simplement être de changer pour changer, mais plutôt de rétablir une nation unie, caractérisée par la paix et le vivre-ensemble.
L’évêque a appelé à l’unité dans la prière, affirmant que le Mali, en tant que pays de croyants, peut surmonter ses défis en invoquant la force divine. Il a en outre, exprimé sa conviction que l’union des croyants, qu’ils soient musulmans, adeptes de traditions ancestrales ou chrétiens, peut être une force puissante pour la résolution des défis du pays.
L’appel aux médias, en tant que vecteurs de messages positifs, a été rappelé comme un important outil d’influence sur l’opinion publique. Mgr Jonas Dembélé a exhorté les professionnels des médias à contribuer à la construction d’un Mali pacifique, en diffusant des messages constructifs et en jouant un rôle actif dans la promotion du dialogue et de la compréhension mutuelle. Il a souligné l’importance de traduire les paroles d’unité en actions concrètes, pour construire un Mali pacifique et prospère.
Le président de la conférence épiscopale du Mali a réaffirmé l’importance de l’union dans l’action et a prié pour que Dieu guide le Mali vers un avenir de paix et de prospérité. L’appel des évêques du Mali résonne comme une voix d’espoir dans des temps difficiles, exhortant chacun à contribuer positivement à la construction d’un avenir meilleur.
Etienne Fakaba Sissoko, Journal Missions, Hebdomadaire Chretien d’Informations.
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