Kidal : les soldats tchadiens de la Minusma commencent à quitter plus tôt que prévue

By Danaya Last updated Oct 27, 2023

(FILES) -- A file photo taken on January 24, 2013 shows Chadian soldiers standing in front of their armoured vehicles as they prepare to leave a military camp on the outskirts of Niamey, on their way to Mali. About 1,800 Chadian soldiers have entered the northern Mali city of Kidal to "secure" what was the last stronghold of Islamist rebels, the French defence ministry said on February 5, 2013. A ministry official said French forces, now numbering 4,000 in Mali, also took control and were securing the city's airport following paratrooper reinforcements. AFP PHOTO / BOUREIMA HAMA

Les casques bleus tchadiens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont commencé à quitter plus tôt que prévu de la région de Kidal, dans le nord-est du pays selon notre correspondant à Dakar, Serge Daniel. Ils protestent contre les refus des autorités maliennes de transition d’accorder des autorisations de vol pour rallier le Tchad.
Les caques bleues tchadien ont commencé à quitter la région de Kidal.

L’armée malienne avait accusé mardi 24 octobre la mission de l’ONU de compromettre la sécurité à Aguelhok en se retirant de son camp de manière « précipitée » selon elle et en laissant le champ libre aux terroristes.
La Minusma, poussée vers la sortie par les militaires au pouvoir à Bamako, a poursuivi son retrait progressif en quittant dimanche 22 octobre et lundi 23 octobre ses camps de Tessalit et Aguelhok.
Ce retrait, qui doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre, a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés présents dans le nord.
Les séparatistes Touaregs ont repris les hostilités contre l’Etat central et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda multiplie les attaques contre l’armée.
La Minusma accélère son retrait
La Minusma dit être forcée d’accélérer son retrait par l’escalade militaire qui menace ses personnels. Elle reproche aussi aux autorités de compliquer son désengagement par leurs obstructions à ses mouvements.
Dans un communiqué publié mardi, l’armée malienne dit constater « avec beaucoup de regret » que la Minusma a quitté son camp d’Aguelhok sans attendre de le transférer aux autorités maliennes.
Ce « départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité dans la localité d’Aguelhok », dit-elle.
Des « terroristes », dit-elle sans plus de précision, ont profité de la situation pour s’introduire dans le camp et « détruire plusieurs installations ». Ils ont été « neutralisés » par l’aviation malienne, assure-t-elle.
Les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020 ont réclamé et obtenu du Conseil de sécurité en juin, après des mois de dégradation des rapports avec la mission onusienne, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.