L’Union européenne a annoncé, ce mercredi 8 mai 2024, qu’elle mettait fin à sa mission de formation militaire au Mali, déployée depuis 2013 pour entraîner et conseiller les forces armées maliennes. La mission prendra fin à l’expiration de son mandat actuel, le 18 mai prochain, a indiqué le service diplomatique de l’UE dans un communiqué. Bruxelles justifie cette décision par « l’évolution de la situation politique et sécuritaire » dans le pays, alors que la transition s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.
Comme un signe de la détérioration des relations entre l’UE et les autorités de la transition, l’Union européenne (UE) a décidé, mercredi dernier, de ne pas reconduire le mandat d’une mission de formation militaire au Mali, compte tenu, dit-elle, de « l’évolution de la situation politique et sécuritaire » dans le pays.
Les Etats membres de l’UE « ont décidé d’un commun accord de ne pas proroger le mandat de la mission EUTM [European Union Training Mission] au-delà du 18 mai 2024 suite à la revue stratégique et aux consultations menées avec les autorités maliennes et l’évolution de la situation politique et sécuritaire sur le terrain», a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.
« En onze ans de présence (…), l’EUTM Mali a épaulé, à la demande des autorités, les Forces armées maliennes ainsi que la force conjointe du G5 Sahel, contribuant à la lutte contre la menace terroriste par le développement des forces de sécurité et de défense maliennes », relève le communiqué.
L’EUTM était déployée depuis 2013 pour entraîner et conseiller les FAMa confrontées depuis 2012 à la propagation djihadiste. L’EUTM comptait jusqu’à 700 soldats d’une vingtaine de pays européens, avant de réduire nettement ses effectifs.
« Les voies du dialogue politique et de la coopération sécuritaire et technique restent ouvertes, notamment par l’intermédiaire de la délégation de l’UE à Bamako, par l’opération civile EUCAP Sahel Mali et par la cellule régionale de conseil et de coordination de l’UE pour le Sahel », a assuré Bruxelles mercredi.
Faisant de la souveraineté nationale son crédo, la transition malienne a rompu l’alliance antidjihadiste avec la France et ses partenaires européens et s’est tournée, militairement et politiquement, vers la Russie.
Les autorités maliennes se sont assurées du concours de personnels qu’elle présente comme des « instructeurs » russes.
De son côté, l’UE dénonce, elle, le recours à des mercenaires du groupe de sécurité russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays.
Par Abdoulaye OUATTARA