Le Syndicat National des Pharmaciens des officines Privées du Mali (SYNAPPO) ; et le Syndicat National des Pharmaciens du Mali (SYNAPHARM) de la région de Ségou ont annoncé, ce samedi 1er juin 2024, la suspension de leur grève qui était prévue pour ce lundi. Cette décision a été prise à l’issue de l’Assemblée générale extraordinaire des pharmaciens de la région, le samedi dernier.
Dans une lettre adressée au Chef de l’exécutif régional, le SYNAPPO et le SYNAPHARM ont fait part au contrôleur général de police, Alassane TRAORÉ, gouverneur de la région de Ségou, la suspension temporaire du préavis de fermeture des officines de pharmacie qui était prévue pour ce 3 juin 2024.
«En assemblée générale extraordinaire tenue ce jour 1er juin 2024, les responsables syndicaux ont restitué aux pharmaciens le contenu des échanges que nous avons eu avec vous. A l’issue de l’assemblée générale extraordinaire, les pharmaciens de la région ont décidé de la suspension temporaire du préavis de fermeture des officines de pharmacie qui était prévue pour le 03 juin 2024», relève la correspondance.
A la suite de la lettre de préavis de fermeture des officines adressée, le 17 mai 2024, par les responsables des deux syndicats, le gouverneur de la région de Ségou les avait rencontrés pour les écouter ; avant de les exhorter à suspendre le préavis en attendant les résultats des actions qu’il avait entrepris tant au niveau local que national.
En colère, les pharmaciens de la région de Ségou avaient saisi d’un préavis de grève le gouverneur de la région à l’initiative des deux syndicats pharmaceutiques du Mali, à savoir le SYNAPPO et le SYNAPHARM.
La mobilisation des officines de la région de Ségou, à travers aussi l’Ordre des Pharmaciens de Ségou était consécutive à une décision de justice.
Les faits
Depuis quelque temps, une célèbre dame de Ségou a outrepassé son petit commerce à la sauvette de vente illicite de médicaments, comme on en voit souvent dans nos villes. Dame R T a érigé des containers boutiques pour ce trafic prohibé par les lois et textes sanitaires et juridiques. Après moult négociations, les syndicats l’ont esté en justice.
Le 3 octobre 2023, le Tribunal de grande instance de Ségou livre son verdict : elle est condamnée à 2 ans de prison avec sursis et au payement d’une amende de 1 million de FCFA au titre de dommages et intérêts pour les syndicats.
La prévenue acquiesce à la décision de justice, et pour montrer sa bonne foi paye à ce jour 750.000 F CFA aux parties civiles. Lesquelles l’assignent de nouveau en référé de justice pour l’arrêt définitif de cette vente illicite, constatant que malgré tout, elle s’adonne de plus belle à son activité.
Le 6 mai dernier, le juge des référés, après 3 renvois de l’audience, a créé la surprise : les syndicats sont déboutés de leurs prétentions pour défaut de qualité et absence de bordereaux de pièces jointes.
Pour les pharmaciens de la région de Ségou, ce nouveau verdict est une mascarade qui ne fait que conforter l’exercice illicite d’une profession et surtout à leur dépend, en dépit de la propre jurisprudence du même Tribunal.
Face à la nouvelle donne, les pharmaciens de Ségou avaient annoncé que leurs officines resteront fermées ce lundi 3 juin 2024 et non moins sans conséquences graves pour les patients.
D’autant plus que leur combat est de préserver la santé de leurs concitoyens et surtout de pérenniser leur profession.
Par Abdoulaye OUATTARA