Depuis quelques jours, la polémique s’enfle autour d’un projet d’organisation d’un festival international des Bwa. Si les autorités de transition ne s’impliquent pas pour trouver un terrain d’entente, les positions radicales sur ledit projet risquent d’entraver le vivre ensemble de la communauté Bwa.
Toute la communauté Bwa du Mali semble unanime sur la pertinence et l’importance de l’organisation d’un festival sur la culture Bwa. Si l’initiative est salutaire et saluée par l’ensemble des bwa, le problème se situerait au niveau la démarche adoptée et les initiateurs du festival.
Pour mieux édifier l’opinion nationale et internationale sur ce projet et les problèmes qui l’entourent et qui sont en passe de diviser les bwa, la Plateforme des Associations Bwa a organisé un point de presse, le mercredi 28 avril, au centre Djoliba. Selon maître Habib Koné, président de ladite plateforme, le problème n’est pas l’organisation du festival, mais la démarche adoptée et le comportement scandaleux de certains qui se réclament porteurs du projet. Il a expliqué qu’une association dénommée « Association des jeunes pour développement humanitaire » s’apprête à organiser du 25 au 29 mai prochain un festival international des bwas. Mais le problème est que ce festival est initié par un certain Aboubacar Diawara un monsieur méconnu de la communauté Bwa. Pire, il lance ce projet sans l’autorisation, ni l’implication de la communauté Bwa. Toute chose que les Bwa considèrent comme un manque de respect à leur égard. En Afrique, on dit souvent que « ce que tu fais pour moi sans mon accord est contre moi ». Indignées par ce comportement, certaines associations ont tenté de rappeler le nommé Aboubacar Diawara à l’ordre en vain. Soutenu par quelques responsables Bwa, monsieur Diawara semble être déterminé à organiser ce festival international des Bwa avec ou sans l’accord et implication des Bwa. Parce qu’il aurait déjà l’appui financier des plus hautes autorités de la transition pour l’organisation de ce festival dont le thème est : « culture et réconciliation nationale : place des valeurs sociétales dans la gestion des questions identitaires dans le processus de la paix et la réconciliation nationale ».
La plateforme des associations Bwa, s’oppose et rejette rigoureusement l’organisation du festival international Bwa dans la démarche et forme actuelles. Autrement dit, tant que l’ensemble des associations et responsables Bwa ne seraient pas impliqués ou n’occuperaient pas la première ligne de l’organisation, ce festival n’aura pas lieu.
Mais les responsables de la plateforme ont rassuré de s’y mettre pour l’organisation et la réussite du festival, si les organisateurs acceptent leurs doléances. Il nous est revenu que dans le but d’avoir un compromis sur l’organisation du festival, les responsables de la plateforme des associations Bwa ont, à travers une lettre, sollicité l’implication de la ministre de la Culture, de l’Artisanat du Tourisme, sans succès. Dans cette même dynamique, ils entendent rencontrer d’autres ministres afin que l’organisation de ce festival dans l’incompréhension et le désaccord n’affecte pas la cohésion de la communauté Bwa.
« Le peuple Bô est celui qui a le plus intégré de communautés étrangères, ce qui transparait avec la diversité avec la diversité des noms de familles Diarra, Coulibaly, Dembélé et même Cissé… L’objectif de ce festival est de présenter la diversité et l’intégration de la communauté Bô comme un exemple de cohabitation parfaite en son sein et avec les autres communautés » a conclu maître Habib Koné.
Aboubacar Berthé
source: le serment du Mali