Suite au coup de force des militaires du 24 mai qui a évincé le président de la transition bah Ndaw et son premier ministre Moctar Ouane du pouvoir, l’incertitude plane sur le Mali. Surtout, après la confirmation par la Cour Constitutionnelle du chef des putschistes, Colonel Assimi Goita comme président de la transition et la promesse faite au mouvement du M5 juin pour occuper le poste de Premier ministre.
Face à cette situation, des regroupements de partis politiques et d’associations n’ont pas tardé de montrer leur frustration. Il s’agit de l’ Ensemble Pour le Mali (EPM); l’ Espérance Nouvelle Jigiya Kura; du mouvement Sauvons la Démocratie des Putschistes; les Forces Nouvelles; les Sentinelles de la Démocratie et le Parti pour le Développement et Social (PDES).
Aussitôt confirmé président de la transition, Assimi Goita n’a pas tardé d’appelé à l’union sacrée les Maliensde tous les bords. Mais le fait d’avoir confié, sans concertation préalable de tous les Maliens, la primature au mouvement du 5 juin, semble diviser, davantage, la classe politique malienne.
Rappellons que le M5 Rfp a joué un rôle incontesté dans le renversement du régime d’IBk, avant d’être mis à l’écart dans la gestion de la transition phase I par les militaires. C’est pourquoi, ce mouvement était resté opposé à cette transition dirigée par Bah Ndaw qui avait avec comme vice president Colonel Assimi Goita. À la surprise générale, les évènements du 24 mai dernier, sont venus changer la donne avec la demission forcée de Bah N’Daw et du gouvernement de transition. Suite à ces évènements, les responsables du M5 ne se sont pas faits prier pour accepter la main tendue du desormais patron de Koulouba, Asimi Goita.
Par ailleurs, dans une déclaration commune publiée le 28 mai, des Partis, Mouvements et Associations voient les choses autrement. Ils ont condamné la « prise du pouvoir par la force ». Avant de dénoncer la rupture unilatérale du processus de la Transition politique et civile en cours dans notre pays et d’ exiger la poursuite de la Transition par des autorités civiles, et ce dans le strict respect des délais de 18 mois. Ils exigent également une gestion consensuelle et inclusive de la Transition politique et civile et invitent tous les patriotes et démocrates à une large concertation pour préserver les acquis démocratiques dans notre pays. Ces Partis, Mouvements et Associations s’engagent à rester vigilants pour assurer la veille citoyenne pour le salut public.
Pour tenter de convaincre l’ensemble des sensibilités du pays à rejoindre son projet, Assimi Goita a multiplié, ces derniers temps, les concertations avec la classe politique, les organisations confessionnelles, syndicales et de la société civile. “quelles que soient nos divergences, nous devons, ensembles, trouver des solutions internes et maliennes à nos problèmes. Nous sollicitons l’accompagnement de tous”, a laissé entendre Assimi Goita. C’était le 29 mai, lors de sa rencontre avec les organisations syndicales.
A noter que le nouveau president de la transition fait face, d’ores et déjà, à des contestations sur le plan national, régional qu’ international avec comme corrolaires d’éventuelles sanctions contre le Mali. Les regards des Maliens sont tournés vers le sommet de la CEDEAO prévu ce dimanche 30 mai sur la situation du Mali.
Assimi Goita et le M5 RFP, un marriage de raison?
Les avis divergent. Nombreux sont les Maliens qui saluent l’association du M5-RFP à la gestion de la transition. Ces Maliens pensent que cela permettra d’appaiser le climat socio-politique en ébullution. Aussi, ils estiment qu’ en confiant la primature au M5, la junte militaire a tout simplement réparer une injustice à l’égard de ce mouvement qui a été le principal acteur dans le renversement du régime d’IBK.
De l’autre côté, des sceptiques voient d’un mauvais oeil le marriage entre les militaires et le M5-RFP. Pour ces derniers, ce marriage ne fera pas long feu pour plusieurs raisons. D’abord, le M5 et les militaires vont, difficillement, se comprendre sur les priorités de la transitions parce qu’ils n’ont pas les mêmes objectifs. A moins que le M5 rénonce aux siens. Ensuite, nul n’ignore qu’il y a seulement quelques jours, le leader du M5-RFP, Choguel Kokala Maiga rappelait à l’ex- président Bah N’Daw leurs mesures “inflexibles” de redressement de la transition. Parmi ces mesures on peut rappeller la dissolution du Conseil National de Transition (CNT), l’audit de tous les départment ministériels, l’audit sur l’achat des équipements militaires. Il s’agit des mesures difficiles a realizer dans le context actuel. Surtout, quand on sait que les militaires ont aussi leurs priorités qui sont, entre autres, la sécurisation du pays; les réformes institutionnelles et politiques et l’organisation des élections générales. Dans ce contraste, soit le premier ministre qui sera issu du M5-RFP se pliera aux exigencies des militaires, soit il sortira par la fenêtre comme son prédecesseur.
Par Aboubacar Berthé
source: Danayamedia
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