Le Hadj 2021 est réservé aux seuls résidents saoudiens. L’annonce a été faite par le ministre, Dr. Mahamadou Koné, en personne, le lundi, 14 juin 2021. C’était à la faveur d’un point de presse qu’il a lui-même animé à la Maison du Hadj, sise au Centre culturel islamique d’Hamdallaye. Pour la circonstance, il avait à ses côtés le Directeur général de ladite Maison, le Dr. Abdoul Fatah Cissé, et les représentants des agences de voyage spécialisées dans l’organisation du pèlerinage aux lieux saints de l’islam.
Le ministre Koné a porté à la connaissance des fidèles musulmans la décision des autorités du Royaume d’Arabie Saoudite consistant à réserver le grand pèlerinage 2021 aux seuls résidents de ce pays âgés de 18 à 65 ans.
En ce qui concerne le Mali, conformément aux conditionnalités fixées par les autorités saoudiennes elles-mêmes, a-t-il précisé, toutes les dispositions avaient été prises pour permettre aux candidats déjà inscrits d’effectuer le voyage aux lieux saints de l’islam en vue de s’acquitter de ce devoir religieux, cinquième pilier de l’islam.
Mieux, a révélé le Dr. Koné, des contacts permanents sont maintenus et une correspondance avait même été adressée récemment aux autorités saoudiennes en charge du pèlerinage pour leur notifier la disponibilité du Mali à participer au hadj 2021 après avoir satisfait à toutes les conditionnalités édictées en la matière, principalement la vaccination contre la COVID-19, en attendant les dernières mesures à envisager dans ce cadre.
En retour, toutes les assurances avaient été données par lesdites autorités concernant l’effectivité du hadj 2021.
Toutefois, la décision est tombée comme un couperet pour annoncer l’annulation du hadj 2021 pour les non-résidents des autres pays, sans exception, a regretté le ministre Koné.
« Il faut accepter la volonté divine avec la conviction que le hadj est déjà agréé pour tout candidat de bonne foi », a prêché le ministre des Affaires religieuses, du culte et des coutumes.
Quant au Directeur général de la Maison du Hadj, il a fait savoir que le Guichet unique dédié à toutes les formalités liées au pèlerinage, demeure fonctionnel de manière permanente pour les campagnes à venir.
« Cette mesure, décidée de commun accord entre acteurs étatiques et privés, vise à anticiper sur la question et à se mettre sur le même diapason que de nombreux autres pays musulmans à travers le monde, en gagnant du temps sur chaque campagne du hadj, tout en s’améliorant du point de vue organisationnel et professionnel », a-t-il conclu .
Colère et déception après l’annonce de la nouvelle
La nouvelle a surpris beaucoup de pèlerins maliens. Partagés entre tristesse et colère, ceux-ci demandent aux autorités maliennes d’intercéder auprès de leurs homologues saoudiennes.
« Nous demandons au gouvernement de discuter avec l’Arabie Saoudite pour que nous puissions aller accomplir le cinquième pilier de l’islam », dixit cette dame, candidate au pèlerinage, rapporté par Studio Tamani. «Vraiment, c’est désagréable, on ne s’attendait pas à ça. On devait informer les gens bien avant. Ça fait mal, très mal, on ne s’attendait pas à ça », se lamente cet autre candidat. Plus remonté, celui-là renchérit : « Il faut que les Saoudiens sachent que la Kaba est pour tous les musulmans; ça fait la deuxième fois qu’on nous fait subir la même chose ».
Aux confrères de studio Tamani , les responsables de la maison du Hadj se disent stupéfaits par cette nouvelle annulation du pèlerinage. Ils estiment que les conséquences seront énormes surtout sur le plan économique. Toutefois, ils assurent que les candidats qui le souhaiteraient seront remboursés. « Ceux qui ont payé leur argent sont libres de se faire rembourser, sinon attendre l’année prochaine », a indiqué Dr. Abdoul Fatah Cissé, directeur général de la Maison du Hadj qui ajoute que « cette décision est une grande perte pour la Maison du Hadj».
Du coté des agences de voyage, le moral est au talon. Beaucoup s’inquiètent des répercussions que cette annulation peut avoir sur leurs entreprises. C’est le cas de l’agence Faguibine voyage. Ibrahim Touré est l’un des responsables de cette agence. « Ça a un impact négatif sur l’agence, mais aussi sur les employés. Il y a beaucoup d’agences qui seront obligées de fermer parce que leur activité n’est que le pèlerinage. Que l’État vienne en aide, sinon tout le monde est fatigué.»
C’est la deuxième année de suite que le pèlerinage est annulé pour les non-résidents saoudiens. Des annulations dues à la pandémie de la Covid-19.
Rassemblées par F. Abdoul
Source : la plume libre