À quelques encablures du sommet de dimanche 09 janvier 2022 , de l’organe sous-regionale sur le Mali, les supputations vont bon train. L’approche diplomatique de ces derniers jours auprès des chefs d’état de la CEDEAO, afin de les remettre personnellement le rapport des Assises Nationales nationales, est plus qu’une démarche respectueuse de la part des autorités de la transition en cours envers les Présidents respectifs de notre espace sous-regional mais aussi une option politique qui doit permettre à la l’organisation de dénicher le cadre atténuan.
La CEDEAO en particulier avait marquée un extrait du discours du Chef d’Etat Assimi Goïta lors de la clôture des Assises nationales de la refondation, qui n’avait pas manqué de saluer ses paires de l’organisation sous régionale et de magnifier leurs assistances et accompagnements au Mali face à la situation actuelle. De Accra, en passant par Abidjan, Ouagadougou et vers où demain et après demain , en tous les cas la forte délégation diplomatique dépêchée par le président Assimi Goïta auprès des chefs d’état de ces pays respectifs, pour des élections rapides avec des propositions réalistes qui reflètent la pensée d’une grande majorité des populations maliennes est salutaire sans être va-t-en guerre. Cette CEDEAO a demandé un chronogramme sur le reste de la transition après avoir pris bonne note de la tenue des Assises nationales de la refondation. Quoi de plus normal en apportant à la CEDEAO les recommandations issues de cette grande assemblée inter-maliens plus de 70 000 participants de tout bord et venant de tout le Mali sauf kidal et Ménaka.
« La CEDEAO ne doit pas s’opposer à la volonté du peuple d’un pays membre »
Lors du sommet d’Abuja, tenu le 12 décembre 2021, la CEDEAO s’était retenue en renvoyant sa séance de décision à ce début 2022. Le même cap est à maintenir, selon beaucoup d’observateurs, vu que le bras de fer ne sera fructueux ni au Mali faisant face à des multiples défis ni également aux pays de la CEDEAO elle-même vu que la plupart d’entre eux tire des recettes importantes dans la fourniture ou l’approvisionnement de divers articles avec le pays .Dans l’opinion, l’unanimité est acquise sur le fait « le momemt n’est pas indiqué au Mali pour tenir des élections d’une telle importance comme celle de la présidentielle » tant que les réformes notamment sur le système électoral n’ait pas lieu : » »On les a obligés à fixer 18 mois, si non les jeunes militaires avaient demandé d’achever le mandat d’IBK, c’est-à-dire jusqu’en avril ou mai 2023. Je pense que c’était le moment où il fallait mesurer, avec eux, l’ampleur de la tâche et je vois qu’ils en avaient conscience » déplore ce sexagénaire un peu révolté en apprenant que la CEDEAO aurait l’intention de sanctionner le Mali après sa réunion du 9 décembre à Accra.
Le trentenaire Amadou Sidibé, lui, plaide et invite l’organisation sous régionale à une réelle lecture de la situation : »Que la CEDEAO soit bien avec les maliens. Si on obligeait les autorités à organiser des élections sans tenir compte de l’avis des populations maliennes et de la situation sécuritaire, ce serait de cautionner une guerre civile immédiatement à la proclamation des résultats de ces élections et cela le Mali n’en a pas besoin. Et toute l’Afrique de l’ouest et du G5-Sahel ressortiront négativement car ce sera un effet de domino » prévient-il en rajoutant que: » La CEDEAO ne doit pas s’opposer à la volonté du peuple d’un pays membre « .
« »La CEDEAO doit savoir que ces recommandations plaisent aux Maliens. Qui a levé le petit doigt pour manifester contre ces recommandations ? Qui est sorti immédiatement dans la rue pour crier au scandale ? Au contraire ils affirment tous constamment qu’ils soutiennent la transition en cours pour sa réussite » rappelle Ousmane Sow , opérateur économique.
Maimouna Diarra , vendeuse de ballets à Niaréla pense quand à elle que la CEDEAO et la communauté internationale doivent aider le Mali avec les moyens nécessaires pour construire son armée au lieu de faire des élections bâclées : » ce sont les élections des députés de l’ancien régime qui ont amené le Mali dans cette incertitude.Cette armée bien formée va combattre pour amener la sécurité partout au Mali. Aujourd’hui le Mali est concentré à Bamako et tout le monde est entrain de fuir l’intérieur du pays en laissant les vieilles personnes dans le stress et le danger » dira t elle.
A l’unanimité ,tous saluent cette approche diplomatique du Président de la Transition Assimi Goïta qui selon eux relève du respect du Mali envers les pays de la sous-région et surtout leurs chefs d’état. Cela n’ a rien à voir avec un refus des jeunes de céder le pouvoir aux politiciens. Ils conviennent tous que les jeunes militaires sont des patriotes qui veulent un nouveau démarrage du Mali dans la justice et le respect de l’autorité de l’état qu’ils saluent fortement .
Ainsi, la CEDEAO doit, lors du sommet de dimanche, opté la pacification en mettant sur table le chronogramme sorti des recommandations des assises nationales de la refondation qui ont un caractère exécutoire, et en faire une base de discussion pour faire le consensus sur une durée raisonnable.
Mamadou Camara Madou’s
Danayamedia