Le Gbofe se pratique principalement dans le village d’Afounkaha au sein de la communauté Tagbana sous groupe senoufo. Le terme Gbofe désigne à la fois l’instrument, la trompe traversière, et les musiques, les chants et les danses qui y sont associés.
Les trompes sont fabriquées dans des racines recouvertes de peau de vache. Au nombre de six et de tailles croissantes (50 à 70 cm), ces trompes émettent une gamme de sons capables de reproduire des mots de la langue tagbana, mots qui sont ensuite « traduits » par les chœurs de femmes. Les trompes et le chant sont accompagnés par des tambours qui marquent le rythme et donnent sa structure au Gbofe. Il est exécuté lors des cérémonies rituelles et traditionnelles. Les messages qu’il transmet varient selon les circonstances : éloge, amour, satire, deuil, préceptes moraux ou éducatifs. Il a assuré un rôle très important en inspirant le respect à l’égard des gardiens de la tradition et en conférant un sentiment d’identité aux communautés. Tous les exécutants du Gbofe suivent un apprentissage et, si la transmission du savoir-faire est le plus souvent filiale, de jeunes talents peuvent se joindre aux répétitions.
Le Gbofé est une expression musico-chorégraphique dont la pratique repose sur quatre formations distinctes : les joueurs de trompes appelés gbofé hienlin, les chanteuses dénommées Kièlè, les danseurs nommés Yoor fèhèlè, et les tambourinaires, ping hienlin. L’ensemble que forme ces quatre formations constitue les Gbofé hienlin, c’est-à-dire les joueurs de Gbofé, en senoufo tagbana.
✍️✍️ Par : KOLOTIOLOMA TUO