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Immatriculation et permis de conduire pour engins à deux roues: une décision impopulaire et inopportune !

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Depuis novembre 2021, le ministère des Transports et des Infrastructures a lancé une opération spéciale de délivrance de permis de conduire, de cartes grises et de plaques d’immatriculation pour engins à deux roues. Cette initiative prise en application, dit-il, d’un arrêté de l’UEMOA est vue par plus d’un malien, comme une mesure impopulaire parce que le moment n’y sied pas.
A travers cette opération, le département des transports vise à rendre obligatoires, l’immatriculation, le permis de conduire et la carte grise pour les engins à deux roues et tricycles conformément aux règles de l’UEMOA. Mais force de constater que cette opération spéciale de délivrance des permis de conduire, de cartes grises et de plaques d’immatriculation s’achemine inexorablement vers un échec au Mali pour plusieurs raisons.
L’opération initiée par le département des transports à un moment où les Maliens sont gravement affectés par les crises sanitaire, sécuritaire et les sanctions économiques et financières prises à l’encontre le Mali. Une situation qui est à la base d’une cherté de la vie inédite marquée par la flambée du prix des denrées de première nécessité. Du coup, la seule chose qui intéresse aujourd’hui le malien lambda, c’est de trouver de quoi chauffer la marmite. Le respect d’un arrêté, communautaire soit-il, est une chose insensée pour quelqu’un qui cherche à survivre.
Autre signe d’échec, depuis le lancement de cette opération spéciale, aucune mesure de sensibilisation des propriétaires des engins à deux et tricycles n’a été prise par le département de tutelle et ses services rattachés. Conséquence : trois mois après le lancement, l’écrasante majorité des Maliens ignorent cette opération. Pire, ceux qui sont au courant, ne semblent pas être prêts à se soumettre à cette mesure. On assiste donc à une désapprobation de cette mesure par une frange importante des propriétaires des engins à deux roues. Une désapprobation générale qui peut s’expliquer que par la cherté de la vie, laquelle est exacerbée par les sanctions économiques et financières prises la CEDEAO et l’UEMOA à l’encontre le Mali. Il n’est pas difficile à comprendre que la mise en œuvre de telles mesures en période de souffrance des populations n’est pas chose réalisable. Ce ne sont pas les responsables du Département des Transports et des Infrastructures qui diront le contraire. En faisant les trois mois de mise en œuvre de cette opération dite spéciale, le département de tutelle s’est rendu compte que les populations ne se bousculent pas et l’échec est presque visible au niveau des différents centres dédiés à l’opération. Alors que l’opération prendra fin en septembre prochain. Après cette
date, le département de tutelle en collaboration avec les services de sécurité, envisage de prendre des sanctions contre les récalcitrants.
«Nous ne sommes pas contre ces mesures, mais nous pensons que cette période de crise générale est inappropriée pour son application. Aujourd’hui la préoccupation principale des Maliens est d’avoir à manger. Je ne sais pas comment le gouvernement pourra empêcher les gens d’aller chercher leur pitance au motif qu’ils n’ont pas de permis de conduire, de cartes grises. Au lieu d’alléger la souffrance des populations en cette période difficile, le gouvernement se permet d’en ajouter avec cette histoire de permis de conduire. Je pense que cela ne doit pas être une priorité pour un gouvernement de transition » s’est indigné Samba Diallo étudiant à l’IUG. Comme Samba Diallo, de nombreux motocyclistes interrogés, pensent que le moment est très mal choisi par la ministre des Transports et des Infrastructures pour l’application de cette décision. Une façon simple de dire à la ministre des Transports et des Infrastructures de revoir sa copie pour ne pas créer des problèmes inutiles à la transition qui doit avoir d’autres priorités à gérer.
A noter que ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement tente d’imposer la prise du permis de conduire et de la carte grise aux propriétaires des engins à deux roues au Mali. Madame Dembélé Madina Sissoko va-t-elle réussir où ses prédécesseurs ont échoué ? Rien n’est moins sûr.
Sidiki Berthé
Source: Serment du Mali

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