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MINES: L’UCROM dénonce le pillage de l’or malien et la pollution de l’environnement

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L’Union des Comptoirs et Raffinerie d’Or du Mali (UCROM) fait partie des nombreuses organisations qui dénoncent l’exploitation aurifère anarchique au Mali. Non seulement l’or ne brille pas pour tous les Maliens, mais aussi son exploitation est en passe de créer un scandale écologique et environnemental sans précédent. D’où le cri de détresse de différentes associations professionnelles intervenant dans ce secteur dont l’UCROM.
Lors d’une conférence de presse qu’elle a animée samedi 9 avril 2022 au Centre Djoliba, l’UCROM a encore tiré la sonnette d’alarme sur le pillage, le trafic de l’or malien, en mettant le curseur sur la pollution effrayante de l’environnement et les injustices sociales qu’engendre l’exploitation incontrôlée du métal jaune.
Le Mali est considéré comme le troisième sur les 34 pays africains producteurs d’or, avec une production d’environ 70 tonnes par an, mais sa population ne profite presque pas de cette ressource. Malgré son potentiel aurifère, le Mali reste l’un des pays les plus pauvres de la planète. Cela s’explique par plusieurs raisons dont quelques-unes ont été évoquées par les responsables de l’UCROM lors de la conférence de presse.
Selon cette association, la part des recettes qui revient à l’Etat malien (20%) est minime ; la main d’œuvre  est très bon marché ; les mouvements syndicaux réprimés pour leurs revendications et les normes environnementales peu contraignantes ou tout simplement pas respectées par les sociétés minières multinationales. Au finish, qu’il sagisse de l’exploitation industrielle ou artisanale (orpaillage), le Mali ne profite pas assez de son or qui est emporté par les multinationales avec la complicité de certaines autorités maliennes.
« L’Etat malien n’a aucun contrôle sur l’exploitation de l’or qui est pillé et vendu n’importe comment par n’importe qui au détriment du pays et des acteurs nationaux qui sont en règles et paient les taxes. Nul ne sait exactement la quantité d’or qui est extrait du sous-sol par an. Cela fait q’uaujourdhui, les membres de l’UCROM qui travaillent légalement, peinent à survivre de leur métier », se plaint le président de l’UCROM, Karamoko Doumbia.
Selon lui, ce qui se passe dans le secteur d’orpaillage au Mali dépasse tout commentaire. «Le Mali serait le seul pays au Monde où les étrangers exploitent l’or sans conditions. Ainsi, le Mali est privée d’importants  revenus fiscaux puisque les négociants font sortir l’or  en contrebande. De nombreux rapports ont déjà montré que l’or malien est vendu à l’étranger en dessous des cours mondiaux, alors que le Mali est l’un des pays les plus pauvres de la planète» a souligné le président de l’UCROM.
Face à cette situation, l’UCROM demande à l’Etat de prendre des mesures rigoureuses pour assainir et réorganiser le secteur afin de tirer le maximum de profits.

Pour les responsables de cette association, l’assainissement du secteur aurifère est bien possible à travers « la renégociation des contrats miniers ou la nationalisation de certaines mines d’or ». Il s’agira pour l’Etat  de veiller à ce que l’or produit au Mali soit raffiné surplace par les raffineries locales. C’est de cette façon qu’il pourra contrôler la quantité d’or  produit au Mali. C’est  ainsi que l’exploitation  aurifère jouera pleinement son rôle dans le développement socioéconomique du Mali. Aussi, les membres de l’UCROM sont convaincus que l’application  de ces recommandations par les autorités, fera du Mali le premier pays producteur d’or en Afrique.
A noter que les multiples révisions des codes miniers effectuées ces dernières années n’ont  pas pu changer la donne à la faveur du Mali.

L’or, un poison écologique et environnemental au Mali
La pollution de l’environnement par les activités d’extraction d’or  est une réalité sur l’ensemble  des sites miniers au Mali. Cela a été prouvé par différents audits et enquêtes et dénoncé maintes fois par différentes organisations dont la Commission nationales des droits de lHomme (CNDH) qui estime que le « droit à un  environnement sain » est un droit fondamental garanti par la constitution de 25 février 1992.
Selon l’UCROM, la situation environnementale dans le cercle de Keniéba dans la région de Kayes est préoccupante. Les terres, les eaux et l’air sont pollués dans cette localité prise d’assaut  par les exploitants d’or étrangers qui n’ont  aucun respect pour l’environnement. On estime à plus de 60, le nombre de nationalités présentes à Keniéba pour le métal jaune. Pire, non seulement ces étrangers y extraient gratuitement l’or, mais ils utilisent, sans restriction, les produits les plus toxiques dans l’orpaillage  qui prend les allures d’une exploitation industrielle.
De nos jours, la Falémé qui est un affluent du fleuve Sénégal au Mali ainsi que les ressources halieutiques sont menacées de disparition, à cause du dragage des eaux par les sociétés d’extraction  d’or.
A l’issue  d’une  enquête menée en 2013 dans la mine d’or de Sadiola dans la région de Kayes par l’association « Les Amis de la Terre France », les traces de pollution au cyanure ont été décelées dans certains cours deau environnants. Toute chose qui constitue une menace sérieuse pour les activités agricoles, de pêche et d’élevage dans cette zone. Ces quelques exemples de pollution environnementale montrent à suffisance le côté négatif voire dangereux de l’exploitation aurifère pour le Mali. Le hic est que cela se passe sous un silence assourdissant des autorités.
Par Aboubacar Berthé

Source: le Serment du Mali

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