Depuis quelques mois, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) traverse une zone de turbulence. Les cadres du parti ne soufflent plus dans la même trompette. La guerre de leadership, la mauvaise interprétation et la violation des textes par certains cadres sont en passe d’ébranler le parti.
La crise au sein du parti des tisserands (RPM) est née après le décès du président fondateur, Ibrahim Boubacar Keïta et surtout après la tenue d’une réunion du Comité Central du parti qui a investi le président Bocari Tréta comme candidat à la prochaine élection présidentielle cela, en violation des statut et règlement, lesquels prévoient que l’investiture du candidat du parti doit être faite par le congrès. Autrement dit, le président du parti n’est pas le candidat naturel et comité central n’est pas l’instance habilité à investir le candidat du RPM pour l’élection présidentielle.
Opposés à l’investiture de Dr Tréta comme candidat du parti à la prochaine présidentielle, des ténors du RPM regroupés au sein d’un collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur (CDSRI), avaient attaqué la décision du comité central à la justice pour violation des textes. Mais les plaignants, à leur grande surprise, ont été déboutés de leur requête par le tribunal de grande instance de la commune II du District en donnant raison au clan du Dr Tréta. En appel, la Cour d’Appel a infirmé la décision du tribunal de la commune II en donnant raison aux membres du CDSRI.
Lors d’une conférence de presse organisée le 2 juin dernier au siège de la section 5 du parti, les membres du CDSRI ont qualifié la décision de la Cour d’appel de victoire, laquelle décision, selon eux, aura des conséquences fâcheuses pour ceux qui violent les textes du parti. Pour eux, cette décision de la Cour d’Appel annule, non seulement, l’investiture par le comité central du parti, de Dr Tréta comme candidat mais aussi le bureau politique national du parti. Ils estiment que les bureaux des sections mis en place en janvier par les Tréta sont nuls. En tout cas, les membre du CDSRI, parmi eux, Maitre Baber Gano et Moussa Timbiné, entendent travailler pour virer Dr Bocari Tréta de la présidence du RPM.
Déçu à son tour, par l’arrêt de la Cour d’appel rendu en faveur des membres du CDSRI, le clan Tréta n’a pas tardé de réagir à travers un communiqué de presse publié le 1er juin 2022. « Le Président du Rassemblement Pour le Mali (RPM) informe les militants et sympathisants du RPM, et l’opinion publique nationale et internationale, que la Cour d’Appel de Bamako a rendu son délibéré dans le dossier où certains cadres ont assigné le parti en justice. La Cour d’Appel a infirmé le jugement numéro 06 du 02 mars 2022 du Tribunal de Grande Instance de la Commune II du District de Bamako. Renouvelant notre confiance en la justice de la République du Mali, nous prenons acte de la décision de la Cour d’Appel. Nous avons décidé de former pourvoi contre ladite décision aux fins de cassation par la Cour Suprême » indique le communiqué de presse.
Cette bataille judiciaire qui oppose les membres du parti prouve à suffisance que la fin crise n’est pas pour demain. Une crise qui ne fait qu’affaiblir jour après jour le parti, même si les antagonistes ne cessent d’appeler les militants du part et les sympathisants à la sérénité et à la mobilisation.
« Nous appelons l’ensemble des militantes et militants au calme et à la sérénité. Nous invitons les responsables du parti a quelques niveaux qu’ils soient à poursuivre leurs activités d’animation notamment à poursuivre les activités de renouvellement des bureaux des Comités, Sous-sections, sections et Fédérations partout où cela se doit », a lancé Dr Tréta aux militants. Un appel au calme qui cache mal un malaise profond.
Rappelons que le RPM n’est pas le seul parti politique en crise. D’autres partis politiques comme l’URD de feu Soumaila Cissé et le PRVM-FASOKO vivent des crises de leadership qui ont profondément diviser leurs militants.
Aboubacar Berthé
Source: #Serment_du_Mali