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Flambée des prix au Mali: la situation échappe-t-elle au contrôle des autorités de transition ?

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Ces derniers mois, les Maliens assistent à une montée en flèche des prix des denrées alimentaires. Certains imputaient cette situation à l’embargo imposé au Mali par les pays de la CEDEAO, mais force est de constater que la cherté de la vie persiste encore après la levée de ces sanctions. Même des aliments produits au Mali ne sont pas épargnés par cette flambée des prix. La situation semble échapper au contrôle des autorités et devient intenable pour les populations qui ne dorment que d’un œil.
Les facteurs de la hausse des prix de certains produits sont connus, mais d’autres sont inexplicables parce que méconnus des populations. Tous ou presque sont unanimes que la flambée des prix des carburants est liée à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cependant, les céréales comme le riz, le maïs, le mil, et d’autres produits comme le lait en poudre, le sucre, entre autres, ne viennent pas tous forcément de l’Ukraine, ni de la Russie. Les discours officiels nous apprennent que le Mali fait des productions excédentaires de céréales, de bétail et même du riz. Mais le hic est qu’au même moment, ces produits ne sont pas à la portée des consommateurs. Où se trouve donc l’erreur ? Soit les discours des autorités ne sont pas réalistes, soit celles-ci ne maitrisent pas le marché, laissant les commerçants fixer les prix à leur guise. D’où la spéculation sauvage à laquelle on assiste, ces derniers temps, sur certains produits alimentaires et industriels comme le ciment.
Face à cette situation qui empêche une bonne partie des Maliens de dormir, chacun y va de ses explications.
Pour Yacouba Dembélé (citoyen), « La flambée des prix des céréales est due aux mauvaises récoltes de l’année dernière soit à cause du terrorisme soit à la mauvaise pluviométrie. Le mil se fait rare déjà dans certaines localités ».
M. Diallo, boutiquier : « Pour moi, l’augmentation du prix du sucre est dû à la gourmandise des grands commerçants qui détiennent de grandes quantités de sucre et estiment qu’il n’y en a pas lorsque nous, détaillants, nous cherchons à nous approvisionner ».
Soumaila GOITA, enseignant pense que « l’augmentation du lait (liquide et en poudre) est aussi liée à l’augmentation des prix des hydrocarbures qui servent d’énergies pour la production et le transport. Mais pour l’augmentation du prix de Mali-lait de cinquante francs CFA, c’est exagéré ».
M. SIDIBE, vendeur de céréales : « Je pense que certaines céréales viennent du Burkina-Faso, surtout le fonio et le haricot. Les jeunes ruraux ont tendance à prendre du goût de la ville et refusent d’aller cultiver au village, ce qui impacte les prix des céréales ».
Rappelons que sur les marchés de Bamako, tous les produits alimentaires ou presque y compris les condiments sont vendus à prix d’or. A Bamako, le kilogramme du petit mil est vendu de 400F à 500 F ; maïs (400F), haricot (750F) ; Arachide (900F à 1000F), sucre importé (700 F), la viande avec os (3500 F par endroit), etc. Ces prix qui reflètent la réalité sur les marchés de Bamako, contrastent avec les prix indicatifs donnés par la Direction générale du Commerce, de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) Cela prouve à suffisance que la situation échappe au contrôle des autorités.
Youssouf GOITA et A. Berthé
Le Serment du Mali

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