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Les jours de la Minusma sont-ils désormais comptés au Mali?

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Les jours de la Minusma sont-ils désormais comptés au Mali?
Le Mouvement « Yèrèwolo Debout sur les Remparts » a sommé la Minusma à quitter le Mali avant le 22 septembre 2022. C’est du moins, ce qui ressort d’une lettre que cette association a adressée au Chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma). Dans ladite lettre, les responsables de Yèrèwolo Debout sur les Remparts argumentent les raisons de la demande du retrait de la Mimusma au Mali.
Le renouvèlement du mandat de la Minusma sans tenir compte de certaines réserves formulées par le gouvernement de transition semble aggraver la méfiance entre les deux parties. Une méfiance en passe de d’altérer la coopération entre la Minusma et Bamako dans la gestion de la crise politico-sécuritaire qui secoue le Mali depuis 2012.
Le 29 juin 2022, le Conseil de Sécurité a complètement ignoré des réserves du Mali relative au renouvellement du mandat la Minusma. Les autorités maliennes souhaiteraient d’être informées préalablement de tout mouvement de la Minusma et des enquêtes que celle-ci entend mener sur le territoire national. Aussi, Bamako s’entendait à un mandat de la Minusma plus robuste et entièrement engagé dans la lutte contre le terrorisme. La non prise en compte de ces requêtes et d’autres par le Conseil de Sécurité de l’ONU lors du renouvellement du mandat de la Minusma semble irriter les autorités de transition qui n’ont eu d’autre choix que d’en prendre acte.
Cependant, les autorités de la transition n’entendent plus laisser la Minusma faire ce qu’elle veut sur le territoire national. C’est qu’illustre parfaitement certaines actions posées, ces dernières semaines, par les autorités de Bamako ; des actions qui ne sont pas de nature à faciliter la tâche à la Minusma. Il s’agit des actions qui visent la Minusma et à entraver les activités de celle-ci sur le terrain. Parmi ces actions anti-Minusma, figure l’arrestation le 10 juillet dernier, de 49 militaires ivoiriens qui semble sérieusement souillé l’image de la Minusma. Aussi, le gouvernement a profité de cette affaire de « mercenaires » ivoiriens pour suspendre, jusqu’à nouvel ordre, la rotation des contingents de la Minusma au Mali. Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement de transition a demandé, mardi 20 juillet 2022, au porte-parole de la Minusma, Olivier SALGADO de quitter le territoire malien dans les 72 heures. On lui reproche d’avoir fait « des publications tendancieuses, inacceptables et sans preuves » sur les réseaux sociaux dans l’affaire des 49 militaires arrêtés à Bamako. Au même moment, le mouvement Yèrèwolo Debout sur les Remparts entre dans la danse pour demander le retrait pur et simple de la MINUSMA du Mali avant le 22 septembre prochain.
Le mouvement Yèrèwolo qui a joué un rôle capital dans le retrait forcé des forces françaises (Barkhane) sur le territoire malien, a déjà adressée une lettre aux apparences d’un ultimatum à la Minusma de quitter le sol malien. Le mouvement Yèrèwolo considère la Minusma comme une « force en manque de vision » en l’accusant d’être «une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés au Mali.» Pour Yèrèwolo, « la Minusma a été vidée de son contenu authentique » et ses « rapports sur le Mali sont biaisés ».
Ces accusations de ce mouvement souverainiste contre la Minusma associées aux entraves posées par le gouvernement, visent le même objectif : obliger la Minusma à revoir sa copie dans la gestion de la crise malienne ou à faire ses cartons. Incapables de demander officiellement le départ de la Minusma du Mali, les autorités de la transition ont confié cette mission à son bras armé qu’est Yèrèwolo Debout sur les Remparts, un mouvement dirigé par l’intrépide Adama Diarra alias Ben le Cerveau, non moins membre du Conseil National de transition (CNT). La stratégie pour atteindre son objectif, consistera à cultiver un sentiment anti Minusma au sein de la population à travers des manifestations populaires au Boulevard de l’Indépendance et dans les régions.
Aboubacar Berthé

Le Serment du Mali

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