Dans la cadre de la commémoration de la Journée internationale des Migrants (JIM) ; l’Association malienne des expulsés (AME), a organisé ce jeudi 22 décembre 2022, des journées de débats communautaires à Bamako, Bafoulabé, Mahina et Oualia (dans la région de Kayes) pour informer les populations et les acteurs locaux sur les réalités de la migration et la situation des migrants à travers le monde. L’objectif de ces est d’inciter les décideurs à prendre des mesures appropriées pour une application effective des textes internationaux, régionaux, et sous régionaux de gestion de la migration.
Ici dans la capitale, cette était animée par le président de l’AME, Ousmane DIARRA ; en présence de Mamadou KONATE, Conseiller juridique de l’AME ; de Amadou COULIBALY, chargé des questions socioculturelles de l’AME ; à son siège à Djélibougou.
Dans son exposé liminaire, le président de l’AME, Ousmane DIARRA, a rappelé que depuis le 18 décembre 1990, l’Assemblée générale des Nations Unies, à travers sa résolution 45/158 a adopté la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles.
Cette journée, a-t-il fait savoir, est l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur les migrations, tout en soulignant l’apport des migrants dans les domaines économique, culturel et social, au profit aussi bien de leurs pays d’origine que de leurs pays de destination.
Malheureusement, a-t-il déploré, cette Convention qui est considérée comme l’un des instruments fondamentaux de protection des droits humains n’a été signée et ratifiée par aucun “grand pays d’accueil des migrants », notamment les pays européens qui développent des politiques anti-migrations à travers la mise en place des FRONTEX dans les pays de transit des migrants. Il s’agit notamment des pays comme du Maghreb, de la Mauritanie, du Sénégal, etc.
Il ressort de son propos que le Mali a ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles le 05 juin 2003 et dès lors commémore cette journée chaque année.
C’est dans ce cadre, dit-il, que son ONG (AME) a initié des journées de débats communautaires sur la problématique de la migration dans plusieurs localités du pays.
Ainsi, a-t-il fait savoir, le Mali étant un pays de forte tradition migratoire, et la diaspora malienne, quant à elle, contribue largement au développement socio-économique et au dynamisme de leurs localités d’origine à travers d’importants transferts de fonds, de compétences et de savoir-faire.
Par ailleurs, le Mali est l’un des premiers pays en Afrique à disposer d’une politique spécifique en matière de migration.
En dépit de toutes ces avancées, la migration à l’échelle du territoire malien reste confrontée à plusieurs défis.
Selon l’AME, les migrants maliens sont l’objet d’expulsions, de refoulements et de rapatriements plus ou moins involontaires.
En outre, certains États membres de l’espace de libre circulation de la CEDEAO ont élaboré et adopté des dispositifs législatifs et des stratégies de lutte contre la migration ou la migration ‘’dite clandestine’’.
Cette situation a rendu la libre circulation un peu plus difficile à cause des pratiques illicites comme les tracasseries dans les frontières internes mêmes de la CEDEAO. Ces États, pourtant membres de la CEDEAO ont mis en place des stratégies d’entraves à la libre circulation même à l’égard des citoyens de la CEDEAO.
Face à ces enjeux, les organisations de la société civile continuent de se mobiliser afin que les droits fondamentaux des personnes en migration soient respectés conformément aux engagements nationaux, communautaires et internationaux.
C’est dans ce contexte ci-dessus évoque que l’AME appelle les États qui n’ont pas encore signé la Convention à procéder dans un bref délai à sa signature et sa ratification en vue d’appliquer les principaux instruments internationaux de protection des droits humains.
En cette journée internationale des migrants, l’AME réaffirme son attachement à construire une société juste, ouverte, diversifiée et offrant à tous la possibilité de s’épanouir dans la dignité.
Par ailleurs, les activités commémoratives de cette journée du 18 décembre s’inscrivent également au Mali dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Avenir Brillant-Création d’opportunités socio-économiques et renforcement des mécanismes de protection de l’enfance pour les migrants potentiels, en transit et de retour au Mali».
Mis en œuvre par un consortium d’organisations et d’associations nationales et internationales, et cofinancé par le Ministère de l’Intérieur italien, ActionAid Italie et Plan international Italie, ledit Projet entend contribuer à promouvoir des choix migratoires libres et informés dans les régions d’origine et de transit des migrations au Mali à travers des actions de sensibilisation, de formation des jeunes et de protection des enfants non accompagnés.
Selon les responsables de l’AME, ces débats communautaires organisés à l’occasion de la célébration du 18 décembre enregistreront la participation de 600 personnes.
Par Abdoulaye OUATTARA