Le Ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye MAÏGA, a animé ce matin une conférence de presse qui sera consacrée sur certaines questions d’actualité notamment : le report du référendum, la réorganisation territoriale et la carte nationale biométrique. Mais, de toute évidence, tout porte à croire que cette rencontre avec les hommes de médias sera une occasion pour le ministre Porte-parole du gouvernement, d’annoncer le report du scrutin référendaire initialement prévu pour le 19 mars prochain. La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les autorités de la transition qui veulent rendre le pouvoir aux civils en mars 2024.
C’est un secret de polichinelle, le gouvernement du Mali va officiellement annoncer ce vendredi 10 mars 2023 le report du référendum.
En effet, dans le chronogramme rendu public le 28 juin 2022 par le gouvernement, à la veille du Sommet de la CEDEAO qui a vu la levée les sanctions contre le pays, le scrutin référendaire était prévu pour ce 19 mars 2023.
Mais, à moins deux semaines de la daté annoncée, c’était le flou total. Pire, même le collège électoral n’avait pas été convoqué par gouvernement alors que la prévoit 90 jours en la matière.
Le seul fait marquant étant la remise du Projet de Constitution au Président de la transition le 27 février dernier. Ce document comporte désormais 191 articles contre 195 dans l’avant-projet de Constitution d’octobre 2022.
Le Colonel Assimi Goïta avait déclaré que «le document final, que je viens de recevoir ce 27 février 2023, cristallise, à n’en pas douter, l’espoir de la nation tout entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie».
Ce projet de Constitution selon le projet de calendrier électoral élaboré par le gouvernement en juin 2022, sera soumis à un référendum le 19 mars 2023.
En tout, de l’avis des observateurs, l’avant-projet de la nouvelle Constitution dans l’état actuel bénéficie moins de soutien au sein des associations musulmanes et de la classe politique. Plusieurs organisations politiques du pays telles le PARENA, l’ADEMA, les FARE, la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko ont appelé le Président de transition, le Colonel Assimi Goïta, a abandonné son projet de doter le Mali d’une nouvelle Constitution. Les politiques ne protestent pas contre le maintien de la « Laïcité » dans le texte mais plutôt contre le manque d’inclusivité dont il ne bénéficie pas. Ces appels ne semblent pas pour l’instant faire fléchir le Colonel Assimi Goïta qui reste déterminé à aller jusqu’au bout de son initiative.
Alors, on est fondé à croire que ce report sera mis à profit par les autorités pour aplanir les divergences.
Par Abdoulaye OUATTARA
Danayamedia