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Eau en sachet : le Laboratoire National de la Santé appelle à la vigilance

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Au Mali, dans le domaine de l’eau de boisson, l’usage de l’eau de canari ou l’eau conditionnée manuellement a laissé la place à la production d’eau conditionnée automatiquement par des mécanismes constitués d’une chaine de traitement des eaux (stockage, filtrage, désinfection, conditionnement).
L’installation de ces unités de mises en sachets d’eau potable doit se faire suivant la réglementation en vigueur. Cependant la demande croissante de ces eaux comme eau de boisson, surtout lors des manifestations sociales (mariage, décès, fête, baptême, etc.) a favorisé la prolifération des unités de conditionnement notamment en sachet plastique.
A nos jours ces installations sont créées de façon anarchique sans aucun respect des textes régissant le secteur et provoquant une concurrence déloyale et une fourniture d’eau de boisson aux consommateurs de qualité pouvant être douteuse.

Selon les spécialistes, il est rare qu’une eau naturelle possède toutes les qualités d’une excellente eau de boisson : qualités physique, chimique, sans saveur, absence d’odeur et agréable. Raison pour laquelle, ces qualités doivent être connues ou évaluées régulièrement surtout lorsqu’il s’agit des eaux devant servir comme boisson. Car, les caractéristiques doivent être conforment aux normes d’une eau potable ou aux directives de l’Organisation Mondiale pour la Santé, (OMS).

Ainsi, dans le cadre de la législation, suivant le décret n°06-259 / P-RM du 23 juin 2006, il est institué en République du Mali une Autorisation de Mise sur le Marché des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des additifs alimentaires (AMM).
De même, l’Arrêté interministériel N°07-2650 / MS-MEP-MA-MIC-MF-SG du 26 septembre 2007 détermine les modalités d’application du décret n°06-259/P-RM du 23 juin 2006 instituant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) des denrées alimentaires (dont l’eau) des aliments pour animaux et des additifs alimentaires.

C’est ainsi que dans l’exécution de son programme annuel approuvé par les différents conseils d’administration, le Laboratoire National des Eaux (LNE), structure rattachée au ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, procède au suivi et au contrôle de la qualité des eaux en bouteilles, en sachet à travers le district de Bamako, Kati, Mopti, Sevaré, et dans d’autres localités du pays.

Pour organiser le secteur en vue de suivre régulièrement les sociétés et entreprises qui produisent les eaux en sachet et en bouteille, le Laboratoire National des Eaux tient des réunions avec les structures concernées dont le laboratoire national de la santé (LNS), la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC), l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments, (ANSSA), la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) ou encore l’Agence Malienne de normalisation et de promotion de qualité, (AMANORM).

Figurent sur cette liste également, la Direction nationale de l’hydraulique, la Direction nationale de l’industrie, les associations des consommateurs et l’Association des producteurs d’eau en sachet se réunissent.
Dans cette logique, LNE procède à une série d’échantillonnage des eaux en sachet au niveau du district de Bamako et Kati. Ainsi, différents types de sachet d’eau ont été analysés.
DES UNITES DE PRODUCTION CLANDESTINES Il ressort de ces résultats que les paramètres physico-chimiques mesurés au laboratoire sont conformes aux directives de l’OMS et la norme Malienne de l’eau potable dans la plupart des eaux en sachet. Cependant, les non-conformités sont constatées souvent au niveau des analyses bactériologiques.
Les entreprises visitées, inventoriées dans le répertoire de l’Association des producteurs d’eau en sachet sont actuellement localisées par le Laboratoire National des Eaux. Mais il est à noter qu’il existe de nombreuses unités de production clandestines, les mêmes emballages sont utilisés par plusieurs entreprises à la fois et également beaucoup de sachet existent avec des fausses adresses et des faux numéros de téléphone.

Ces facteurs font que le suivi de la qualité de ces eaux est assez complexe, a expliqué le Laboratoire National des Eaux qui souligne que les emballages utilisés peuvent agir sur la qualité des eaux si les indications mentionnées sur les étiques ne sont pas respectées, notamment les conditions de stockage, et durée de conservation.
De même, la qualité du contenant peut avoir des impacts sur le contenu pendant la conservation. le LNE, par sa mission d’appui conseil aux collectivités, accompagne les promoteurs identifiés, à améliorer la qualité de leur eau analysée, si elle s’avère non conformes. La mention « eau à ne pas consommer avant traitement» est portée sur le document certifiant la qualité de leur eau.

Certains producteurs d’eau en sachet et en bouteille destinées à la consommation humaine possèdent l’autorisation de mise sur la marché, cependant la majorité des eaux en sachet, surtout celles qui sont produites dans l’informelle n’en savent pas. Il est impératif de contrôler les eaux afin d’en déterminer la qualité et de prodiguer des conseils en vue de maintenir ces eaux potables, expliquent les responsables du Laboratoire.
Rappelons que le contrôle de la qualité des eaux en sachet se fait régulièrement par le Laboratoire National des Eaux et ses antennes régionales. La majorité des producteurs répertoriés sont approvisionnés à partir du réseau de la Somagep et des forages. Toutefois avec la durée de conservation -l’eau contenant du chlore-, peut avoir des effets indésirables (odeur, saveur) au contact avec le sachet s’il n’est de qualité normative.

La contamination des eaux destinées à la consommation peut être faite aussi à différents niveaux (source, stockage, mise en sachet) si les bonnes pratiques ne sont pas respectées.
Cependant, il faut reconnaitre que l’apparition des eaux en sachet a amélioré le service d’eau de boisson pendant les manifestations dans notre pays. Avant l’apparition des eaux en sachet le service était assuré avec le même pot qui n’est pas hygiénique.
Le problème auquel est confronté le LNE dans le suivi et le contrôle de la qualité des eaux en sachet et en bouteille est l’identification de tous les producteurs et l’organisation du secteur « eau en sachet et en bouteille » pour cela il faut la collaboration de l’ensemble des services impliqués dans la filière.

Ccom/MMEE

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