Le procès pour viols présumés de l’opposant Ousmane SONKO a été renvoyé à mardi prochain, en audience spéciale. Ce procès s’était ouvert hier mardi 16 mai 2023 à Dakar, sans le maire de Ziguinchor, retiré depuis quelques jours dans cette ville du sud du Sénégal dont il est l’édile. Ousmane SONKO a indiqué avoir décidé de ne plus collaborer avec la justice dans cette affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis mars 2021 et dans le cadre de laquelle il est accusé de « viols répétés » et « menaces de mort » présumés par une masseuse dakaroise.
A la veille de l’examen, par la Cour de Dakar de l’affaire, le collectif des avocats de l’opposant sénégalais, Ousmane SONKO, avait animé une conférence ce 15 mai 2023, à Paris. L’objectif de cette sortie médiatique était d’éclairer l’opinion internationale sur les conséquences des violations répétées des droits de leur et son attitude face à l’instrumentalisation de l’institution judiciaire à des fins politiques.
Cette conférence de presse était animée par Me Saïd LARIFOU, Avocat franco -comorien, anciennement inscrit à Saint Pierre de la Réunion et au Barreau de Paris ; en présence de plusieurs membres dudit collectif.
D’entrée de jeu, Me Saïd LARIFOU a indiqué que ce procès qui se tient dans un contexte de violences physiques, d’harcèlement et de persécutions dont est victime leur client, candidat déclaré à ces élections et favori de tous les sondages.
Pour le conférencier, la tentative de condamnation de M. SONKO à moins de 9 mois des élections présidentielles au Sénégal est une commande politique ; une décision politique rendue au palais de justice.
«Nous osons espérer que ceux qui seront amenés à réexaminer ce dossier vont déchirer cet acte de décès de la démocratie au Sénégal ; et réhabiliter la démocratie au Sénégal et en Afrique, en général, puisque le Sénégal, pour de nombreux pays africains, c’est un pays inspirant.», a-t-il ironisé.
Dans son intervention, l’avocat a rejeté les accusations selon lesquelles l’opposant avait perdu confiance aux institutions de son pays.
«Nous ne pouvons pas accepter qu’on dise de notre client, un homme politique, méprise les institutions démocratiques de son pays. Ce n’est pas exact. C’est quelqu’un qui respecte les institutions démocratiques de son pays, puisqu’il inspire, et il a le droit, et le peuple sénégalais attend à ce qu’il soit le futur président du Sénégal. Donc, il ne peut pas avoir cette ambition légitime et justifiée et ne pas avoir de respect à l’égard des institutions de son pays», a-t-il argumenté.
Selon lui, si l’Etat sénégalais réunit les conditions, il n’y a pas de raison que Ousmane SONKO ne puisse pas répondre à la convocation de la justice de son pays.
Mais M. SONKO, dit-il, a fait la triste expérience lors de sa comparution dans le cadre de l’affaire en diffamation n’est pas prêt à prendre le risque une seconde fois.
Il a rappelé que la dernière comparution de Ousmane SONKO au tribunal correctionnel de Dakar s’est traduite à des violences physiques.
«Il a été gazé, il s’agit d’un empoisonnement, puisque cela a été vérifié par des médecins par des laboratoires étrangers, des laboratoires étrangers, qui ont confirmé qu’il s’agissait d’un empoisonnement », a relevé Me LARIFOU.
Pour l’avocat, il s’agit d’une tentative d’assassinat, un empoisonnement qui a été orchestré. «Ceux qui sont à l’origine de ces crimes répondront de leurs actes», a-t-il mis en garde.
Selon lui, la question est de savoir si les adversaires de Ousmane SONKO souhaitent vraiment sa comparution et la reconnaissance de son innocence par des Juges indépendants et impartiaux.
«Il a répondu à tous les faits qui lui sont reprochés, et Monsieur
SONKO, il faut que ça soit retenu, il n’a peur de personne ; puisqu’il est innocent. Autant dans l’affaire de diffamation, il est innocent, et dans cette affaire soi-disant de viol qui a été fabriqué, son innocence ne souffre d’aucun doute», a plaidé Me LARIFOU.
Mais, il faudrait, dit-il, qu’il soit mis dans des conditions normales pour pouvoir s’expliquer.
«Nous avons notre stratégie, nous sommes en train de la peaufiner, nous nous prononçons au moment convenu ; mais il y a une stratégie ce qui est sûr c’est que nous n’allons pas laisser le boulevard aux adversaires de Monsieur SONKO. Nous utilisons toutes les voies légales pour les empêcher de ne pas danser dans les rues de Dakar».
Pour ce faire, le collectif des avocats de M. SONKO, envisage de saisir les instances juridictionnelles internationales sur le dossier dans les prochaines heures, prochains jours.
«Nous ne pourrons pas accepter qu’un citoyen qui est digne de briguer des hautes fonctions de son pays fasse l’objet d’autant d’harcèlement à quelques mois, on est à 9 mois, d’une élection capitale fasse l’objet d’un harcèlement.», s’est insurgé l’avocat comorien.
Pour lui, il s’agit d’une personnalité qui est portée par tous les sondages.
«Toutes les cas de figure le porte au plus haut sommet de l’État du Sénégal. C’est comme si le sort politique de Monsieur SONKO est livré entre les mains des juges. Et c’est eux qui vont se substituer au peuple souverain du Sénégal, on demande aux juges de se prononcer au lieu et place du peuple sénégalais», a-t-il conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: Danayamedia