L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a été condamné ce jeudi 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » par un tribunal dakarois. Il a par ailleurs été acquitté des accusations de viols, dans une affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis plusieurs années. Une décision rejetée par ses avocats qui dénoncé une ‘’persistance des violations des droits fondamentaux de leur client’’
Pour se prononcer sur cette situation qui tourne au drame dans le pays, des avocats de l’opposant, avec à leur tête Me Saïd LARIFOU, Avocat à la Cour Inscrit au Barreau de Moroni (Comores), ont donné rendez-vous à la presse ce 2 juin 2023 à Paris.
L’objectif étant de sensibiliser l’opinion internationale sur ‘’la persistance des violations des droits fondamentaux de ce dernier qui après avoir été enlevé par les forces de la défense et de la sécurité sénégalaises est séquestré chez lui par ces dernières’’.
Aussi, l’occasion sera bonne pour les avocats d’aborder les enjeux de la décision du tribunal criminel de Dakar et la suite judiciaire de violences physiques, le harcèlement et les persécutions dont est victime leur client.
«Il nous a semblé important d’éclairer l’opinion internationale sur les conséquences judiciaires de l’usage excessif de la force par des hommes et femmes en tenue dont la fonction est le maintien de l’ordre , l’utilisation des moyens de l’État sénégalais contre le principal opposant, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024 , favori de tous les sondages et l’instrumentalisation de l’institution judiciaire à des fins politiques», peut-on lire de l’avis à la presse des avocats de M. SONKO.
«La montagne a finalement accouché de la vérité qui est une victoire sans appel de Monsieur SONKO contre la calomnie et la méchanceté. Nous n’avons jamais douté de l’innocence de notre client qui au regard des éléments de ce dossier monté de toutes pièces ne devait pas arriver au stade du jugement. L’instrumentation de la justice est une méthode des régimes politiques peu respectueux de la justice de leur pays et de l’état de droit
Souvent la réponse à cela n’est pas judiciaire mais politique. Le peuple au nom de qui est rendue la justice fini toujours par exprimer souvent fermement son refus à ce déni de démocratie et ça semble être le cas au Sénégal», avait réagi Me Saïd LARIFOU, Avocat à la Cour Inscrit au Barreau de Moroni (Comores) après la décision de condamnation de son client par un tribunal de Dakar jeudi dernier.
Pour rappel, l’homme politique a été accusé de viol à répétition sur la personne d’Adji Sarr, une ancienne employée d’un salon de massage. Le 24 mai, le procureur avait requis dix ans de prison ferme pour viols ou cinq ans pour corruption de jeunesse contre le principal rival du président Macky Sall en vue de la présidentielle de février 2024.
La chambre criminelle a condamné à deux ans de prison ferme la coaccusée de M. Sonko, Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où M. Sonko était accusé d’avoir abusé d’une employée à plusieurs reprises.
Ousmane Sonko, qui était reclus, au moment de son procès, dans son fief de Ziguinchor, la ville du sud du pays dont il est maire, a depuis été « ramené de force » chez lui à Dakar dimanche.
Par Abdoulaye OUATTARA/ danayamedia