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Les criquets pelerins signalés en Mauritanie: le Mali en état d’alerte maximum

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Les travaux de la 5ème session du Comité Technique de Surveillance (CTS) du Centre Nationale de Lutte contre le Criquet Pèlerin (CNLCP) se sont tenus, ce jeudi 13 juillet 2023, à son siège ; sous la présidence du représentant du ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick TRAORE ; en présence du directeur du CNLP, Dr Sory CISSÉ ; des autres membres du comité. Au cours de cette rencontre, Amadou Cheick TRAORE, Conseiller technique au ministère chargé de l’agriculture a assuré que le département était en train de suivre avec beaucoup d’attention l’évaluation de la crise acridienne en Mauritanie.

Ce Comité technique de Surveillance est l’organe de pilotage et d’orientation permettant d’apprécier l’état de mise en œuvre des activités, de valider les plans de travail et le budget annuel du CNLCP.
A l’ouverture des travaux, le Conseiller technique du ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick TRAORE a rappelé que la présente session se tient dans un contexte particulier marqué par l’évolution inquiétante en Mauritanie de la situation du criquet pèlerin en ce début de saison des pluies.

La mobilisation
En perspective de cette mobilisation qui sera entière prise en charge par la FAO-CLCPRO, un plan d’action a été élaboré et approuvé par les pays.
Ainsi, pour la mise en œuvre de ce plan, le Mali, à travers le CNLCP, a fourni du personnel dont deux prospecteurs, un point focal pour le pilotage de drones de surveillance ; et quatre chauffeurs pour deux équipes de prospection et de lutte en Mauritanie.
Parti de Aioun El atrouss, ces équipes resteront au front en Mauritanie pendant deux mois (s’étalant sur les mois de juillet-août-septembre).
Il indiquera que l’objectif du déploiement de la Force d’Intervention de la Région Occidentale (FIRO) en Mauritanie est de surveiller et d’anéantir la situation acridienne afin d’éviter toute propagation vers le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
Au passage, M. TRAORÉ a salué les efforts de la FAO pour la gestion coordonnée de ce fléau acridien et de faciliter la mise en commun des actions des pays face aux grands enjeux du développement.
Il a rappelé que les restrictions budgétaires et les conditions sécuritaires critiques dans les régions du nord et du centre n’ont pas permis au CNLCP de mener des activités de surveillance à hauteur de souhait.
Toutefois, a-t-il expliqué, le centre est resté en contact régulier avec l’administration déconcentrée de l’Etat, les leaders communautaires, les élus locaux et les brigades de veille des différentes localités pour suivre l’évolution de la situation acridienne et les conditions éco-climatiques.
Tout en précisant que, la situation du criquet pèlerin est restée calme en 2022 sur toute l’étendue du territoire national.

L’impact négatif de la crise sécuritaire
Il a ainsi félicité le CNLCP à travers son Directeur pour les efforts déployés, malgré les contraintes vécues avant d’encourager tout le personnel à poursuivre ce chemin qui fait honneur au Mali.
« Le département de l’agriculture est conscient de l’impact négatif de la crise sécuritaire en cours dans notre pays sur la stabilité fonctionnelle des structures techniques. Toutefois, soyez rassurés que nous ne ménagerons aucun effort pour vous permettre d’accomplir vos missions. Le Mali vivra et ces problèmes sécuritaires seront vite oubliés dans un très proche avenir », a-t-il déclaré.
Rappelons que le CNLCP est une structure étatique, mise en place à la suite de la crise acridienne de 2004-2005, avec pour finalité la mise en œuvre d’un mécanisme d’alerte précoce et de réponse rapide à l’échelle nationale.
Avant de terminer, il indiqué que le budget global du CNLCP pour 2023 s’élève à 651 552 584F CFA.
Selon les spécialistes, le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est le ravageur migrateur le plus destructeur au monde. En réponse à des stimuli environnementaux, des essaims denses et très mobiles de criquets pèlerins peuvent se former.

Des ravageurs voraces
Ce sont des ravageurs voraces qui consomment l’équivalent de leur propre poids par jour (soit 2 grammes), ciblant les cultures vivrières et les pâturages. Une très petite partie d’un essaim de taille moyenne (soit environ une tonne de criquets) consomme en une journée la même quantité de nourriture que 10 éléphants, 25 chameaux ou encore 2 500 personnes.
Les grands essaims constituent une menace majeure pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des ruraux. La superficie concernée par les dégâts peut s’étendre de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie du Sud-Ouest, en passant par le proche orient (les pays autour de la mer rouge) et l’Afrique de l’est. Ce ravageur transfrontalier demeure toujours d’actualité.
Ces situations ci-dessus évoquées constituent pour le Mali et l’ensemble des pays du Sahel, un rappel de notre vulnérabilité face à ce risque, d’où la nécessité de toujours renforcer nos dispositifs d’anticipation.
Fort de ce constat, notre pays adhère aux initiatives et aux mandats de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à travers la mise en place de la Commission FAO de Lutte contre le Criquet pèlerin en Région Occidentale (CLCPRO).
«La dimension transfrontalière de la problématique du Criquet pèlerin fait qu’aucun pays ne peut à lui seul circonscrire ce fléau. C’est la conjugaison des efforts qui semble le meilleur moyen pour endiguer la crise actuelle à partir de la Mauritanie et protéger les autres pays du Sahel. C’est le lieu pour moi de saluer les efforts de la FAO pour la gestion coordonnée de ce fléau acridien et de faciliter la mise en commun des actions des pays face aux grands enjeux du développement», a dit Dr Sory CISSÉ.

Par Abdoulaye OUATTARA

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