Dans un communiqué lu dans le journal de la télévision nationale guinéenne, ce mardi 18 juillet 2023, les autorités ont annoncé la suspension de la participation de la Guinée à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). À l’origine de cette décision, la non prise en compte de ses intérêts stratégiques.
La décision intervient à l’issue de la XIXe session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), tenue en virtuel, ce mardi 18 juillet 2023 par visioconférence.
À l’issue de cette rencontre, «le gouvernement de la République de Guinée décide, à compter de ce jour, de suspendre sa participation à l’OMVS ».
Les autorités de la transition guinéenne notent dans ledit communiqué qu’elles ont constaté, avec regret, que les préoccupations et les intérêts stratégiques de la participation de la République de Guinée à l’OMVS ne sont pas toujours pris en compte par ladite organisation, depuis sa création.
La Guinée note entre autres : le retard considérable dans le financement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, dans la préfecture de Tougué (région de Labé) ; sa sous-représentativité au sein des instances de décision de l’OMVS.
En conséquence, le Gouvernement de la République de Guinée décide, à compter de ce jour, 18 juillet 2023, de suspendre sa participation à l’OMVS.
Créée en 1972, l’OMVS comprend le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée.
Au cours de cette conférence, le président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, a fait le bilan de l’état d’avancement des activités depuis sa présidence à la tête de l’Organisation, avant de passer le flambeau au chef de l’État de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Dans son intervention, il a fait savoir que pour la portion guinéenne du bassin, toutes les études préalables à la construction du barrage de Koukoutamba sont réalisées.
Le président de la Transition a relevé que les diligences requises ont été faites auprès de nos partenaires de la République populaire de Chine, au point que « nous aurons bientôt mobilisé la plus grande partie (85 %) du financement du projet de Koukoutamba.
Quant au projet de barrage de Gourbassi, a-t-il poursuivi, la recherche de financements se poursuit avec le transfert du projet à la Société de gestion et d’exploitation de Manantali (Sogem) qui a engagé les études préalables de récupération et d’impact environnemental et social.
Des annonces qui n’ont pas visiblement convaincu la partie guinéenne qui a annoncé la suspension de sa participation de l’OMVS, jusqu’à nouvel ordre.
C’est dire que le nouveau président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, aura du pain sur la planche pour maintenir la cohésion au sein de cette organisation sous régionale.
Tout en reconnaissant l’ampleur de sa mission qui lui a été attribuée, ce dernier entend s’impliquer davantage pour la navigabilité du fleuve Sénégal et le développement des activités visant à renforcer la sécurité alimentaire.
Par Abdoulaye OUATTARA