Discours du président de la transition, le col Assimi GOITA au stade Abdoulaye-Makoro-Cissoko de Kayes, dimanche 23 juillet 2023
Discours du président de la transition, le col Assimi GOITA au stade Abdoulaye-Makoro-Cissoko de Kayes, dimanche 23 juillet 2023
Je voudrais adresser un salut fraternel à toutes les régions du Mali ;
Permettez-moi de saluer les Maliens où qu’ils soient au Mali ;
J’adressez aussi mes salutations fraternelles à mes compagnons d’armes, les Forces armées maliennes ;
Je n’oublie pas les Maliens établis à l’extérieur, eux dont on se soucie beaucoup et œuvre inlassablement pour le Mali ;
Mesdames, messieurs ;
Chers compatriotes ;
Le Mali Kura est né hier,
Ce Mali Kura était un vœu cher de tous Maliens.
Ce vœu a été exprimé lors des Assises nationales de la refondation (ANRs).
Pour ce faire, un référendum a été organisé, tous les Maliens se sont mobilisés.
Il y en avait certains qui étaient Pour, d’autres Contre. Mais tout ça fait partie des règles du jeu de la démocratie. C’est dans ce contexte que le scrutin référendaire s’est tenu le 18 juin dernier et la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs ce vendredi 21 juillet ; et les résultats montrent que 96,91% des votants ont dit Oui à la nouvelle Constitution.
Cela montre que la majorité des Maliens souhaitent ce changement constitutionnel. Je voudrais saluer tous les Maliens pour cette victoire du OUI. Ceux qui ont voté pour ont leurs raisons ; et ce qui ont voté Contre l’ont fait en fonction de leur vision de la situation. Malgré ces divergences, nous restons tous des Maliens, des frères et sœurs partout sur cette terre que nous avons en en héritage et partage.
Dès lors que la Cour Constitutionnelle a rendu son verdict en faveur du Oui, nous invitons tous les Maliens, sans exclusive, à se donner la main. Cette nouvelle constitution a été élaborée par les Maliens, hommes et femmes de l’intérieur ainsi que la diaspora, sans aucun concours extérieur. Ce travail doit être soutenu et accompagné, car c’est l’émanation de la majorité.
Le Mali Kura qui vient de naître, sera un Mali qui met les Maliens dans leurs droits, qui respectera l’intérêt des Maliens. Notre pays sera désormais respecté dans le concert des nations, si nous nous mobilisons tous. Personne ne nous manquera plus de respect, ça c’est fini. L’adoption de cette nouvelle Constitution n’est que le début.
Je rends hommage aux Maliens établis à l’extérieur. Nous avons le souci constant de ces compatriotes qui vivent souvent le calvaire loin de la patrie. Malgré les conditions d’accueil et de vie difficiles, ils se sont mobilisés pour aller voter lors du scrutin référendaire du 18 juin dernier.
Ici à l’intérieur, je rends hommage à tous les Maliens car toutes les épreuves que nous avons surmontées l’ont été possible grâce à la résilience des Maliens sans lesquels rien n’aurait été possible. Mais, meilleur est à venir. Toutefois, faisons preuve de retenue, de patience pour que nos projets et nos rêves se réalisent. Nous prions Allah SWT afin que l’adoption de cette nouvelle Constitution soit source de bonheur pour notre Peuple, source de stabilité et d’épanouissement, de cohésion de tous les Maliens.
Nous sommes venus ici à Kayes pour vous saluer et remercier. Kayes avait exprimé des préoccupations qui, grâce à Allah SWT, ont eu des solutions. Je vous remercie pour votre patience et votre indulgence. Sinon, on a senti qu’il y avait beaucoup de frustration ici, mais on va avancer doucement. Ces projets concernent le lancement des travaux de la route de Kayes-Sandaré (142 Km), la pose de la première pierre du lycée de Kayes ainsi que le lancement des activités des chemins de fer.
Nous sommes conscients du rôle que joue la région de Kayes dans le développement du Mali. Tous ces travaux ne représentent rien par rapport à ce que Kayes apporte au pays au plan économique. Tous ces chantiers s’inscrivent dans le cadre du développement du pays.
La première préoccupation aujourd’hui des Maliens concerne la sécurité dans le pays. Car, sans sécurité, il est difficile de trouver à manger. Tout dépend de la sécurité, et c’est pour cette raison que nous avons commencé par rétablir la sécurité dans le pays. Pour le moment, elle n’est pas totalement rétablie, mais nous avons enregistré des avancées.
Le rétablissement de la paix et de la sécurité n’est pas possible sans une bonne diplomatie. C’est avec la diplomatie qui vous pouvez avoir tout ce que vous désirez, certains partenaires, des alliés sincères pour vous aider.
Aucun pays ne peut, à lui seul, réussir ce combat contre le terrorisme, fut-il une grande puissance. C’est pourquoi, cherchons à coopérer avec les pays sincères, sérieux et crédibles. C’est dans ce cadre que nous sommes en train de former l’armée, de l’équiper. Mais les armes seules ne suffisent pas pour gagner la guerre. Il faut que les hommes soient bien formés, il faut aussi des mesures d’accompagnement qui permettent à la famille de ceux qui combattent de vivre en sécurité et en dignité, même en cas de décès du soldat.
C’est pourquoi, après l’achat des armes, nous sommes en train de construire des logements sociaux pour les familles de militaires. Nous avons lancé les travaux de construction de 4 000 logements sociaux. Ce n’est pas suffisant, mais c’est un espoir pour nos soldats.
Nous sommes en train de construire aussi un hôpital militaire qui va nous éviter d’être obligé d’évacuer nos soldats blessés de guerre à l’extérieur. Cet hôpital est aussi ouvert aux civils, à tous les Maliens car les évacuations coûtent trop chères. Si nous arrivons à construire des hôpitaux modernes, cela nous mettra à l’abri de beaucoup de choses. Toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre du développement du pays.
J’ai déjà rappelé que le rétablissement de la Sécurité passe par la diplomatie, elle passe aussi par le développement. Déjà, lors de mon discours du 22 septembre 2022, j’avais annoncé que nous allions nous atteler au développement du pays pour compléter l’action militaire. Sans cela, la paix et la stabilité ne sont pas possibles. Car le militaire on doit le payer, l’équiper. Si la douane ne réalise pas des recettes, si les impôts ne travaillent pas, le paiement des salaires risque d’être difficile. Donc il faut un développement qui permet au pays de réaliser des recettes, d’avoir des ressources pour équiper l’armée.
C’est pourquoi, nous nous sommes engagés dans les actions de développement du pays, mais de manière réaliste. Il s’agit de commencer par des actions simples qui ne demandent pas beaucoup de moyens pour aller vers les grands chantiers.
Parmi ces projets faciles à réaliser, il y a eu la réhabilitation de la COMATEX, de l’UMPP, le chemin de fer, etc. Mais nous avons aussi de grands projets, mais les gens attendent de voir les chantiers pour y croire. Cela a été rendu possible grâce aux initiatives que nous avons prises.
Sur le plan de l’exploitation des ressources naturelles, les Maliens ont exigé que l’or du Mali brille pour les Maliens. Ainsi, nous avons fait les états généraux du secteur minier. Ensuite, nous avons mis en place un Commission chargée de faire l’audit de l’exploitation de l’or au Mali. Les résultats des travaux de cet audit ont démontré que l’exploitation de l’or se fait au détriment du Mali. Notre seul souci reste l’intérêt des Maliens, raison pour laquelle nous avons mis en place une commission chargée de la révision des contrats conformément aux dispositions du code minier du Mali.
Si vous voyez qu’il y a toujours des tensions à Kéniéba liées au mauvais état des routes, cela est dû au fait que ceux qui y font l’exploitation minière ne respectent pas les intérêts des populations locales. C’est ce qui fait que les gens tombent également malades.
Nous avons opté pour un nouveau Code minier adopté par le Gouvernement, une fois de ce texte passe devant le CNT, l’or du Mali brillera désormais pour les Maliens. Car, tous les nouveaux investisseurs devront se conformer au nouveau Code où se résigner à partir de notre pays.
C’est dans cette perspective que nous avons créé la SOREM qui va défendre les intérêts de l’Etat. De même, une usine de raffinage de l’or brut sera construite. Car jusque-là, l’or du Mali est raffiné au Ghana et ailleurs. Ensuite, au niveau de la CMDT, nous allons construire deux usines, toujours dans le cadre du développement du pays. Ces deux usines dont l’une à Koutiala et l’autre à Bamako, appelées SOMAFIM, seront des unités de filage du coton afin de nous permettre de tirer beaucoup de profits de notre production.
Sur le Plan de la santé, nous allons faire de notre mieux car, comme vous le savez, le pays traverse beaucoup de difficultés.Malgré tout, nous n’allons pas baisser les bras. C’est ainsi que nous cherchons à améliorer le plateau technique de nos hôpitaux, comme ce fut le cas ici à Kayes avec l’équipement du centre de dialyse. Les mêmes efforts sont entrepris pour les hôpitaux de la ville de Bamako et environs.
Notre ambition est de construire un grand hôpital au Mali dont les travaux ont déjà commencé. Après la construction de cet hôpital, aucun malien ne serait obligé de se faire soigner à l’extérieur faute de structure sanitaire adéquate.
Dans le cadre de la campagne agricole, les FAMa sont mobilisés pour permettre aux paysans de cultiver leur champ dans la quiétude. Nous faisons face à une guerre asymétrique, malgré tout, l’armée fait tout, du mieux que possible, pour permettre un bon déroulement de la campagne agricole. Car, sans production agricole, il n’y a pas d’autosuffisance alimentaire.
C’est ainsi que nous avons fixé le prix du KG de coton, premier choix, à 295 F CFA, une première au Mali. Sur la production des graines de coton, 10% sera réservé aux besoins de nos unités industrielles de production, d’huile, d’aliments bétails et de savon.Ce taux a été obtenu grâce aux efforts de la transition.
L’huile et le savon sont vendus ici, et les animaux mangent le tourteau et seront vendus ou abattus ici. Tout ça contribue au développement du pays. Cela n’a pas commencé cette année, c’est depuis l’année dernière.
Sur le plan de l’éducation, au début de la transition, il y avait une crise. Il était souvent difficile de faire les évaluations en raison de la grève des enseignants. Dieu merci, cette grève est maintenant terminée et les cours se déroulent normalement.
Notre ambition est de faire en sorte que l’école malienne retrouve ses lettres de noblesse. Si nous voulons obtenir de bons résultats, nous devons être rigoureux, car rien n’est facile. D’ailleurs, tout ce qui est facile est souvent nocif. C’est pour cette raison que nous avons ramené la discipline, le travail et la rigueur à l’école afin de rehausser le niveau de l’école malienne.
C’est pourquoi, le concours de la fonction publique a été organisé dans la transparence. Cette année les observateurs ont dit que les examens du BAC et du DEF ont été durs cette année. Cela a été fait de manière intentionnelle pour que dans les années à venir, les étudiants soient les meilleurs à l’étranger.
Le concours de l’ENA a été organisé dans la transparence de même que le concours de la magistrature.
Tout cela prouve que les candidates ne peuvent que compter sur leur valeur intrinsèque au moment des concours. Cela est fait dans le but de faire des Maliens cracks dans tous les domaines que ce soit au Mali ou à l’extérieur.
C’est dans cette quête d’excellence que nous avons décidé de créer de nouvelles universités à Gao, Tombouctou et Sikasso. Les populations de Kayes ont aussi réclamé une université. Populations de Kayes vous avez votre université à partir d’aujourd’hui. Le ministre (Education) est là, il va entamer les démarches. Je vous le promets, vous aurez votre université. Nous allons aussi créer l’Université de Bandiagara.
Dans les prochains mois, nous allons faire les assises nationales sur l’éducation, ce serait avant la fin de l’année. A l’issue de cette rencontre, je suis sûr que l’école malienne sera remise sur de bons rails.
Comme annoncé dans le discours du ministre, nous allons construire 13 lycées dont 11 lycées classiques et deux lycées d’excellence.
Les lycées classiques seront construits à Béléco (Dioïla) ; Moribabougou (Kati) ; Sénou (Kalaban-Coro) ; Molobala (Koutiala) ; Farako (Ségou) ; Koulalé (Kalaban-Coro) ; Kignan (Sikasso) ; Sanago (Ségou) ; Nigari (Bandiagara) ; Douentza (Bamba) ; Konna (Mopti). Les deux lycées d’excellence construits à Kati et Ségou dont l’un pour les jeunes filles.
Pour la jeunesse de Kayes, nous allons réhabiliter ce stade où nous sommes ici. Nous allons faire la même chose à Mopti, Sikasso. Pour la ville de Tombouctou, ça sera un nouveau stade dans les perspectives de la prochaine biennale.
A mon nom propre et au nom du Peuple malien, et de l’ensemble du gouvernement, je salue tous ceux qui ont fait le déplacement.
Qu’Allah SWT stabilise notre pays !
Qu’Allah protège notre pays !
Assala Moualékoum