Sur un rapport du ministre de l’Économie et des finances, le conseil des ministres du mercredi dernier a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif à l’achat de 15 mille tonnes d’engrais et livraison à Bamako au profit des bénéficiaires du Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest. Le coût de l’opération est estimé à plus de 7 milliards F CFA. Une décision importante qui intervient au moment où les paysans font face à une pénurie d’engrais qui menace la campagne agricole dans plusieurs localités.
Pour rappel, le Gouvernement du Mali a adopté en 2017 une Politique nationale de Sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’objectif global de cette politique est d’assurer la sécurité alimentaire de la population, d’améliorer l’état nutritionnel des couches les plus vulnérables et leurs capacités de résilience.
La stratégie d’intervention de cette politique est de favoriser l’accès aux facteurs de production, aux technologies et aux marchés. Pour sa mise en œuvre, le gouvernement et la Banque mondiale ont initié un programme d’envergure régionale, dénommé Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest.
La crise internationale a entraîné une augmentation du prix de l’engrais dans un contexte de réduction du pouvoir d’achat des producteurs agricoles.
En vue d’anticiper sur une insécurité alimentaire et de renforcer la résilience des paysans, le marché relatif à l’achat de 15 mille tonnes d’engrais est conclu entre le gouvernement de la République du Mali et l’Office Chérifien des Phosphates, pour un montant de 11 millions 300 mille Euros, soit 7 milliards 412 millions 314 mille 100 francs CFA, toutes taxes comprises.
L’approbation de ce marché relatif à l’achat de 15 mille tonnes d’engrais par le conseil des ministres vient à point nommé. Cela, quand on sait que la campagne agricole en cours a été fortement handicapée par l’insuffisance d’engrais. Dans plusieurs zones cotonnières et rizicoles du pays, les paysans sont toujours à la recherche d’engrais. Dans certaines localités, les cultures sont déjà menacées pour faute d’engrais. Il reste à savoir si les 15 mille tonnes annoncées par le gouvernement seront livrées pendant cette campagne en cours.