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Souleymane Satigui SIDIBE, ancien président du CNJ-Mali: «l’action militaire seule ne suffit pas pour vaincre le terrorisme»

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Sur la tribune de la cérémonie de lancement du « Projet d’Appui à la Gestion des conflits et le Consolidation de la paix dans les cercles de Niono et de Mopti (PAGEC)», ce mardi 12 septembre 2023, l’ancien président du CNJ-Mali, Souleymane Satigui SIDIBE, a affirmé que la guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne pouvait être gagée que par la seule action militaire. Pour le président de l’Initiatives Sahéliennes de Recherche et d’analyse pour la transformation du Conflit (TIRAC-SAHEL), ce combat mettra au centre du dispositif les civils, notamment les jeunes qui sont à la fois acteurs et victimes de la violence terroriste.

Dans son intervention à cette tribune, Souleymane Satigui SIDIBE, ancien président CNJ-Mali, a fait savoir que la volonté de son organisation qui intervient dans plusieurs pays du Sahel est « de transformer les conflits en de véritables opportunités économiques.
«Aujourd’hui, le phénomène que nous traversons est un phénomène de conflit asymétrique qui met le civil au cœur du dispositif.
Nous faisons face à un conflit asymétrique dans lequel mon ami de la journée est mon ennemi de la nuit, où mon voisin se fait nourrir par les actions terroristes sans se rendre compte. Et en cas d’acte terroriste, il se voit victime.
La guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent n’est pas une guerre conventionnelle où forcément ce sont les hommes en tenue qui doivent y faire face.
La guerre militaire fait partie des actions de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, elle seule ne suffit pas.
La lutte ne peut être gagnée tant que nous civils, qui sont enfants, parents, frères de ces gens qui ont décidé d’évoluer dans l’obscurité pour semer la terreur, tant que nous ne les dénonçons pas, tant que nous ne nous mettons pas à la place des victimes, on ne peut pas combattre ce phénomène.
C’est la raison pour laquelle, TIRAC-Sahel a décidé d’axer ses actions sur les jeunes et les femmes.
Les jeunes constituent la couche majoritaire de la population, mais sont vulnérables à la récupération des groupes terroristes.
Dans ce conflit asymétrique, la plupart des victimes, mais aussi la plupart des terroristes sont aussi des jeunes.
Donc, les jeunes sont à la fois acteurs et victimes du terrorisme.
Il faudrait que cette jeunesse puisse comprendre que son rôle est de mettre fin à ce phénomène.
Aussi, les femmes sont les premières victimes des atrocités.
Mais aussi, si un terroriste meurt, il est évident que c’est une maman qui a perdu son fils ou une femme qui a perdu son mari.
Nous avons vu que le président de la transition a réhabilité la chefferie traditionnelle. Cela est très important, car le Mali dispose des mécanismes endogènes en la matière depuis les temps de Soundjata et de Kankou MOUSSA.
La Charte de Kurukan Fuga est l’illustration parfaite de ces mécanismes, ce document prévoit qu’en temps de guerre, les femmes et les enfants sont protégés.
Cela montre que nous sommes un peuple ancien, un peuple civilisé qui avait mis l’accent sur les droits de l’homme, bien avant la Charte des Nations unies des droits de l’homme».
Par Abdoulaye OUATTARA

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