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Environnement : un rapport épingle le trafic du bois de rose

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La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte (PPLAAF) tire la sonnette d’alarme sur le trafic et le pillage massif du bois de rose le long de la frontière entre le Mali et le Sénégal.
La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte (PPLAAF) explique que cela fait trois ans qu’elle accompagne Amadou Traoré, un lanceur d’alerte malien qui a dénoncé le trafic du bois de rose entre le Mali et le Sénégal.
Nous avons pu nous entretenir avec Amadou Traoré qui explique qu’au départ, il a été embauché en tant qu’assistant linguistique et interprète par un homme d’affaire chinois. En 2018, quand il a eu la possibilité d’aller sur le terrain, il découvre selon ses mots un désastre écologique.
« Tout le processus de récolte, de la coupe du bois nuit gravement à la forêt. Ce sont des grands individus centenaires qu’ils abattent. Ce sont des individus porteurs de semence qui favorisent la régénération naturelle qui sont abattus. Pour dégager une piste afin d’accéder à l’arbre, ils défrichent tout autour et souvent ils défrichent des grands espaces pour pouvoir débarrer les bois. Tout le processus est écœurant et tout simplement catastrophique », a-t-il expliqué.
Pour Amadou Traoré, si aujourd’hui encore, ce trafic peut se poursuivre en toute impunité, la seule explication provient du fait que la corruption est endémique dans la plupart des pays africains.
Responsabilité des Etats
Au Mali par exemple, confie Amadou Traoré, les acteurs impliqués dans ce trafic sont connus de tous, ils sont très riches et continuent de s’enrichir au détriment des populations locales.
Le lanceur d’alerte qui a dû quitter son pays pour des raisons de sécurité, nous explique que l’année dernière, suite à ses révélations, 124 conteneurs de bois ont été saisis, cependant sa famille a fait l’objet de représailles.
Dans sa publication, PPLAAF fait savoir que des trafiquants chinois, en collusion avec des hommes d’affaires et des autorités au Sénégal et au Mali, parviennent à exploiter les forêts maliennes en versant des pots-de-vin aux chefs de villages. La plateforme des lanceurs d’alerte entend saisir cette opportunité pour attirer l’attention des autorités des pays concernés.
« Nous voulons sonner l’alarme et attirer l’attention des autorités maliennes, sénégalaises, mauritaniennes et de la CEDEAO de manière générale sur les mesures qui doivent être prises de façon à pouvoir protéger l’environnement et la biodiversité dans la région. Nous allons également interpeller les autorités de la CITES pour savoir quelles sont les mesures qui ont été prises depuis que ce trafic a été dénoncé, pour arrêter cette hémorragie dans nos forêts », a déclaré Jimmy Kande, le directeur Afrique de l’ouest de PPLAAF.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a suspendu le commerce du bois de rose. Cependant, Amadou Traoré rappelle que les États africains sont souverains et qu’il leur incombe d’évaluer et contrôler leurs forêts, la CITES ne peut pas le faire à leur place.
Il propose également comme solution, une reclassification de ce bois en espèce totalement protégée.

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