L’Afrique ne doit pas échanger la France pour la Russie, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna lors d’une visite au Nigeria. Paris s’inquiète de sa perte d’influence sur le continent depuis plusieurs mois.
La France fait encore la leçon à l’Afrique. Chahuté depuis plusieurs mois sur le continent, Paris continue cependant de donner des conseils de politiques étrangères aux dirigeants africains. La chef de la diplomatie française, Catherine Colonna, leur a ainsi déconseillé de se tourner vers la Russie, lors d’une visite au Nigeria.
« Si j’étais vous, je n’échangerais pas la France contre la Russie », a-t-elle ainsi déclaré face à un journaliste qui lui demandait si Paris était en train de « perdre son emprise » en Afrique.
La ministre française des Affaires étrangères a cependant admis que les relations avec les pays de la zone sahélienne n’étaient pas au beau fixe. « Il ne faut pas confondre l’Afrique et le Sahel », a-t-elle précisé, affirmant que Paris entretenait encore des liens forts avec le reste du continent.
Catherine Colonna a rencontré son homologue nigérian Yusuf Tuggar ainsi que le Président Bola Tinubu.
Perte d’influence
Paris doit faire face à un ras-le-bol des peuples africains et à la montée d’un sentiment anti-français sur le continent depuis plusieurs mois. Après le Mali en 2022, les forces armées de l’Hexagone ont été priées de quitter le Burkina Faso, la Centrafrique et désormais le Niger. Dans ce dernier pays, le Président français Emmanuel Macron avait même entamé un bras de fer avec les autorités, refusant le départ de son ambassadeur, comme l’exigeait les autorités nigériennes.
Une séquence qui risque de « durablement affecter » la présence et l’influence française en Afrique, comme l’expliquait récemment à Sputnik le politologue sénégalais Abdou Karim Diakhate. Les pays du Golfe de Guinée pourraient être les prochains à vouloir se débarrasser de la « mainmise de la France sur leur développement », soulignait-il.
En France même, la perte d’influence de Paris sur le continent africain semble avoir été actée. Début aout, une centaine de sénateurs français avaient ainsi écrit une lettre à Emmanuel Macron, se demandant si Paris était condamnée à « l’effacement en Afrique ». Ils avaient invité à « remettre à plat notre vision de l’Afrique », soulignant que le continent ne semblait « plus comprendre » la voix de la France.
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