Selon des estimations récentes, plus de 72 millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Sur 650 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire, 250 millions n’acquièrent même pas les compétences de base en matière de lecture, d’écriture et de calcul. Face à cette situation, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture apparaît comme un processus de conquête de l’autonomie et une condition essentielle du développement et de la santé. Un crédo auquel s’attelle l’ONG AAPPOR-Mali qui multiplie les initiatives afin créer un environnement favorable à la promotion de l’éducation non formelle et à une meilleure collaboration entre les acteurs de la société civile active dans le domaine de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle.
C’est dans cette perspective que l’ONG AAPPOR-Mali et ses partenaires, notamment les membres de la Coalition de la société civile pour l’éducation non formelle (COSENF), ont lancé le 20 décembre 2023, une campagne de mobilisation et de sensibilisation en faveur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, à Sévaré (Mopti).
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé «Partenariat de la société civile pour un plaidoyer en faveur de l’éducation non formelle » au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad
Grâce à un financement triennal du Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME), pour une durée de trois ans de novembre 2021 à avril 2024, ce projet est mis en œuvre par le consortium composé de GRADE Africa (chef de file) au Niger, de l’Association pour la promotion de l’éducation non formelle (APENF) au Burkina Faso, de l’Association Pour l’Appui aux Populations Rurales du Mali (AAPPOR/Mali) et l’ONG Université populaire du Tchad qui met en œuvre ledit projet dans ces différents pays.
L’objet principal de ce projet est de créer un environnement sous régional favorable à la promotion de l’AENF et propice à une meilleure collaboration entre les gouvernements et la société civile à travers la valorisation de l’alphabétisation et de l’éducation non-formelle (AENF) au niveau de ces 4 pays cibles.
La stratégie d’intervention repose sur le développement et la redynamisation des partenariats, le renforcement des capacités des acteurs, la mobilisation des ressources internes, la promotion des financements innovants ainsi que la valorisation et le repositionnement de l’AENF comme secteur clé du développement socioéconomique.
Selon les initiateurs de cette campagne, l’alphabétisation est essentielle au bien-être personnel ; au développement des communautés et des nations ; à la santé ; à l’autonomie personnelle ; à la participation politique et à la gouvernance. Malgré importance, près d’une personne sur six dans le monde ne sait ni lire ni écrire.
Il ressort des différents propos que la stratégie d’intervention dudit projet repose sur le développement et la redynamisation des partenariats, le renforcement des capacités des acteurs.
« L’éducation non formelle, c’est le parent pauvre du système éducatif malien. A peine 1% du budget de l’éducation est alloué à ce sous-secteur de l’éducation. Nous voulons qu’il y ai un changement. Nous faisons ce plaidoyer à l’attention des plus hautes autorités du Mali afin qu’on atteigne 7% du budget alloué à l’éducation non formelle », a plaidé le président de l’ONG APPOR-Mali, Fakassi FOFANA.
Une initiative hautement appréciée par les autorités scolaires de la région de Mopti qui s’associent aux actions de l’ONG AAPPOR-Mali.
« Nous apprécions les partenaires qui ont voulus accompagner l’État, l’éducation nationale et précisément l’académie de Mopti afin d’amener les communautés à mieux comprendre l’importance de l’éducation non formelle et de l’alphabétisation », s’est félicité, Daouda DOUMBIA, directeur de l’Académie d’enseignement de Mopti.
Au regard de la pertinence de l’approche, les autorités régionales encouragent la promotion de l’égalité des chances par la formation et les compétences acquises par le biais de l’éducation non formelle.
« L’objectif principal de ce projet est de créer un environnement sous régionale favorable à la promotion de l’éducation non formelle et propice à une meilleure collaboration entre les gouvernants et la société civile à travers la valorisation de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle », a assuré de son côté, Abdoulaye Daga THERA, représentant de l’État.
Aujourd’hui, près d’une personne sur six dans le monde ne sait ni lire ni écrire dans le monde, selon les Nations unies. Dans certains pays, plus de quatre femmes sur cinq ne savent ni lire ni écrire. C’est à la fois un signe et une cause de la marginalisation et de la pauvreté persistantes des femmes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que droit à l’éducation ne peut être réalisé sans s’attaquer à l’un de ses éléments constitutifs les plus fondamentaux, savoir : la capacité de lire et d’écrire.
Par Abdoulaye OUATTARA