Le président de la transition, chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goita a présidé la cérémonie d’ouverture de la phase nationale du dialogue inter maliens qui se tient du 6 au 10 mai 2024 à Bamako. Cette phase nationale intervient après les phases communale, régionale et celles des Ambassades et Consulats du Mali à l’étranger. L’objectif de ce dialogue est de rassembler les Maliens, afin qu’ils puissent souffler dans le cor. Mais aussi et surtout, sortir le Mali d’une crise multidimensionnelle qui n’a que trop duré.La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des représentants de toutes les institutions de la république, des partenaires techniques et financiers et les représentants des Etats de l’AES.Dans son discours, comme il fallait s’y attendre, le président du comité de pilotage du dialogue inter maliens, l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga a tout d’abord fait un bref rappel des crises cycliques qui assaillent le Mali ces dernières décennies et la nécessité des Maliens à se parler pour le recoure le tissu social. Pour à atteindre les résultats escomptés, le comité de pilotage n’a pas ménagé son temps, ni son énergie pour faire de ce dialogue le plus inclusif possible. Selon lui, l’inclusivité a été la trame du travail en profondeur du Comité de Pilotage.« Cette inclusivité a été voulue en premier lieu par vous- même, Monsieur le Président de la Transition, à travers la composition du Comité de Pilotage qui reflète la richesse socio-culturelle et socioprofessionnelle de notre pays, à travers les hommes et les femmes de qualité dont l’expertise, l’expérience, la sagesse ont permis de conduire un processus solide et de faire un travail de haute qualité », a souligné le président du comité de pilotage du dialogue.Il faut noter que ce dialogue inter maliens est boycotté par une partie de la classe politique qui pas digéré la suspension, par le gouvernement de transition, des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.Après la phase des communes, des ambassades et consulats en passant par celles des régions, des universités et les rencontres avec les épouses des anciens présidents de la république, la phase nationale du dialogue se tient à Bamako du 6 au 10 mai 2024. Il s’agit pour les délégués, au cours de cette phase nationale, de se pencher sur les recommandations issues des précédentes phases pour en tirer la quintessence.A en croire Ousmane Issoufi Maiga, « la finalité est de permettre au Peuple malien de renouer avec les mécanismes endogènes de prévention, de règlement et de gestion des conflits, en vue de trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui assaillent le Mali.»Le dialogue inter malien, la solution à la guerre imposée au Mali ?Dans son discours, le Président de la transition a affirmé que le Mali subit les conséquences d’une guerre qui lui q été imposé.« Nous avions été réduits à être des observateurs du martyre de notre peuple, pour des raisons économiques et géostratégiques auxquelles nous étions totalement étrangers … Nos forces de défense et de sécurité, auxquelles on avait enlevé toute capacité offensive, ne pouvaient nullement assumer leur mission régalienne de protection du territoire, des populations et de leurs biens », a-t-il dit.Pire, dans cette crise du Mali, la communauté internationale joue, à la fois, au pyromane et au pompier. C’est pourquoi, Les solutions préconisées par la communauté internationale, ajoute-t-il, ont plutôt contribué à élargir les zones de tension pour toucher une grande partie du territoire.«Il est apparu que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour assurer l’unité nationale répondaient à un agenda contraire aux intérêts du peuple malien. C’est ainsi que, dans un sursaut de dignité, le peuple malien a décidé de reprendre son destin en main et de reconquérir l’ensemble de son territoire. Les Maliens ont alors compris que la paix tant espérée était désormais à leur portée », a expliqué le chef de l’état. Toute chose qui justifie l’organisation du dialogue inter maliens pour chercher des solutions maliennes à la crise.Le président de la transition s’est réjoui de constater que la méthode imprimée au dialogue par le Comité de pilotage a obéi aux exigences liées à ses enjeux, à savoir : la paix durable, l’apaisement des cœurs et la mise en place des bases d’un développement dont les fruits devraient être profitables à toutes les Maliennes et à tous les Maliens. Aussi, ce dialogue, pour le chef de l’Etat, privilégie des discussions sur des thématiques concrètes ayant un lien direct avec tous les aspects de la vie socioéconomique et culturelle des Maliens, à savoir : la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale ; les questions politiques et institutionnelles ; l’économie et le développement durable ; les aspects sécuritaires et de défense du territoire ; la géopolitique et l’environnement. Toutes choses qui laissent croire que les recommandations attendues de ce dialogue refléteront les aspirations profondes des Maliens. Aussi, les autorités semblent être convaincues que la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de ce dialogue aboutira à la restauration de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale au Mali.En entendant les conclusions du dialogue inter maliens qui seront connues, en principe, ce vendredi 10 mai, les principales recommandations faites par les 5 commissions, s’articulent autour de la question de négocier avec les groupes armés ; la mise en place d’un comité de sages et d’experts pour la rédaction d’une charte nationale de la paix, entre autres. S’y ajoutent des recommandations concernant la prise en main par l’Etat des leviers stratégiques de l’économie tels que le transport et l’Énergie, la nécessité d’aller vers la souveraineté monétaire, alimentaire et nutritionnelle. L’amélioration des approches d’exploitation du potentiel pétrolier et gazeux ; la coopération entre les forces de défense et de sécurité des pays de l’AES ; la mise en application des recommandations des COP dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique ; la mise en place d’un comité pour la paix et l’institution d’une journée de pardon sont, entre autres, des recommandations formulées par les commissions. Les participants ont surtout insisté sur la prolongation de la durée de la transition, sur l’organisation d’élections libres transparentes et crédibles et la relecture de la loi portant charte des partis politiques.
Aboubacar Berthé
#Le Serment_du_Mali