En vue de l’élaboration de l’avant-projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la Commission d’élaboration de ladite Charte entame une série de rencontres des forces vives de la nation ce lundi 22 juillet 2024, à l’issue d’une cérémonie de lancement officielle des travaux au CICB. Selon le calendrier établi, elle rencontre la classe politique demain mardi 23 juillet 2024 au CICB. A l’ordre du jour de ces rencontres : «Consultation des partis politiques dans le cadre de la rédaction de l’avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale»
Mis en place par le Président de la Transition le 2 juillet dernier, la commission de rédaction de l’avant-projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est déjà à pied œuvre.
Cette rencontre annoncée au lendemain de la tenue du cadre de concertation entre la classe politique et l’Autorité indépendante de gestion des élections suscite des interrogations. En effet, cette rencontre tenue lundi 15 juillet dernier a été boudé par une partie de classe politique qui revendique la libération immédiate et sans conditions d’une dizaine de leaders politiques.
Cette libération, avaient souligné, constitue un préalable à leur participation au processus électoral.
La question que tous les observateurs se posent est de savoir si le processus d’élaboration de la charte de la paix connaîtra le même sort ou si la Commission nationale d’élaboration aura un peu plus de chance que l’AIGE.
«En espérant que le souci de l’apaisement du climat politique et social habite les autorités en place, les Parties signataires les encouragent à l’abandon pur et simple des poursuites contre nos camarades politiques, représentant de grandes formations politiques sans la participation desquelles ces types d’exercices démocratiques ne seraient pas suffisamment inclusifs», avaient déclaré les partis et associations politiques signataires de la Déclaration Commune du 31 mars 2024. Ces derniers ajoutent que « seul un retour apaisé et crédible à l’ordre constitutionnel normal, permettra de relever les grands défis auxquels notre patrie commune est confrontée».
Pour rappel, la commission de rédaction de l’avant-projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est composée de près d’une cinquantaine de membres dont un président.
En plus du président, la commission inclut un rapporteur général et un rapporteur général adjoint.
À eux s’ajoutent 46 experts. Selon le décret présidentiel, le président de la commission de rédaction va planifier, diriger et coordonner le travail accompli par les membres. Les experts quant à eux seront chargés d’élaborer des notes techniques, des documents d’informations et toute autre tâche particulière. Le décret précise en outre que les forces vives de la nation seront consultées par la commission. Elle peut également faire appel à des personnes ressources, ajoute la même source.
La Commission rendra compte également au Président de la transition, tous les 15 jours ou en cas de besoin, lit-on dans le décret.
Par ailleurs, à la fin de sa mission qui n’excède pas deux mois, la commission remet au chef de l’État un rapport de fin de mission et de l’avant-projet de la Charte.
En plus, les membres de la commission bénéficieront d’indemnités et de primes forfaitaires fixées par le décret présidentiel conclut le document.
La charte pour la paix et la réconciliation nationale est un document qui sera constitué de toutes les initiatives, actions et activités concourant à la sécurité, à la paix, à la réconciliation et au vivre ensemble.
Il faut rappeler que l’élaboration d’une charte pour la paix, la sécurité et la cohésion nationale faisait partie des résolutions du dialogue inter-malien tenu en mai dernier.
Des observateurs estiment que la rédaction de cet avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale est importante pour le pays. Ils expliquent que son élaboration se fera sans aucune pression sur l’État, et ce, à tous les niveaux. Ce qui fait que son apport sera indispensable à la stabilité du Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA